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Des généalogies en Val d'argent |
Un
grand merci à LAIGUESSE Christian l'auteur de nous
avoir autorisé à mettre en ligne le fruit de
son travail. |
En introduction à cette première partie de la biographie et chronologie des maires de Lièpvre depuis la Révolution Française de 1789, il est intéressant de relever qu'à partir de 1423 la justice et l'administration ne sont pas, comme aujourd'hui, soigneusement séparées, et que le même agent cumule très bien des attributions judiciaires, administratives, financières, forestières et mêmes militaires. Au début, ceux qui exercent ces fonctions multiples portent le titre modeste de maire et il y en a trois dans la vallée : Ste Marie aux Mines, Ste Croix aux Mines et Lièpvre qui ne forme qu'une seule communauté avec l'Allemand-Rombach (Rombach le Franc aujourd'hui). Ces maires sont là, comme partout, les représentants des Seigneurs et non pas des habitants et ils sont choisis par le Duc de Lorraine et par le Seigneur de Hattstatt. Le Duc de Lorraine, pour sa part, donne 30 francs de Lorraine par an au maire de Lièpvre. Ensuite, à la fin du seizième siècle à la fête de la saint Hilaire (14 janvier), le sur-intendant des mines du Val de Lièpvre choisit un maire qui désigne neuf jurés parmi les hommes les plus capables. Un clerc juré, c'est-à-dire le greffier tient la plume. Près du premier magistrat, on voit le lieutenant de mairie, aujourd'hui l'adjoint. Il faut savoir que la communauté villageoise naît en effet autour de 1100 sous le règne des Capétiens. La nécessité est de préserver et gérer les intérêts collectifs des villageois, nécessité basée sur un sentiment de solidarité et de responsabilité collective vis-à-vis du seigneur. La commune villageoise est une personnalité juridique, elle a son sceau, sa milice, ses représentants élus par la communauté parmi les hommes et les plus aisés, les bourgeois, les notables. A partir de 1750 sous le règne de Louis XV, des projets de réformes municipales anticipent sur ce que fera la Révolution : suppression des offices vénaux, municipalités élues par l'assemblée générale des habitants de la paroisse, élus choisis parmi les propriétaires fonciers, avec toujours une forte présence du seigneur et du représentant royal. En 1788, il est exigé des communautés la tenue d'un registre des délibérations et la création d'un local d'archives. Les maires de Lièpvre avant la Révolution : La date placée en regard de chaque nom est celle où le personnage est mentionné par un document comme étant en fonction (documents provenant des Archives de Nancy). Jean de LARUE, 1441, Jean MARTIN, 1469, Jean DOHAN, 1473, Flori HAUP, 1519, Guillaume GÉRARD, 1534, Antoine LIÉGEOIS, 1538, Bastien FERRY, 1541, Jean MENGIN, 1571, Jean DEMANGE, 1586, Hans FELS, 1600, Jean LAURENT, 1619, 1630, Daniel MAURICE, nommé le 20 novembre 1633 et Nicolas HENRY, bien avant 1789. Les maires suivants après la Révolution sont déjà en place un peu avant 1789 : Sébastien COLLIGNON, Jean Nicolas MATHIEU, Jean George DELESSEUX. En 1541, le maire de Lièpvre Bastien FERRY avoue avoir pendant 33 semaines quitté le village pour éviter la peste. Avant le passage des Suédois qui pillent le village en novembre 1633 et brûlent 70 maisons, Lièpvre est peuplé de 300 familles. En 1706, on y recense 108 familles. Il faut savoir que les communes, au sens où nous l'entendons aujourd'hui, sont créées par la Grande Révolution. Les constituants de 1789 veulent une réorganisation administrative unifiant le statut de toutes les institutions de France et plus particulièrement les communes. En mars 1789, c'est dans chaque paroisse qu'ont été rédigés les cahiers de doléances et qu'ont été élus les délégués pour choisir les représentants aux Etats Généraux. Le 14 décembre 1789, l'Assemblée Constituante, soucieuse d'égalité, donne un statut unique aux municipalités, le Conseil Général de la commune. Les électeurs choisissent leur maire, un procureur de la commune chargé de la gestion de ses biens et des officiers municipaux. Le Conseil Général de la commune concentre dans ses mains des pouvoirs considérables qui dépassent le cadre communal. Ainsi, l'assiette et la perception des impôts, le maintien de l'ordre, avec le droit de requérir la garde nationale et de proclamer la loi martiale, font partie de ses attributions. Les premières élections municipales ont eu lieu en février 1790. La participation électorale est massive, de nombreux curés sont élus maires. L'acte fondamental de la laïcité date de 1792, quand le curé de la paroisse est dessaisi de l'état civil. Dorénavant, ce sont les municipalités qui en tiennent les registres. En 1790, le Val de Lièpvre est rattaché au département du Haut-Rhin et si politiquement celui-ci était autrefois lorrain, religieusement il fut toujours alsacien. Accompagné à la " maison commune ", (l'ancêtre de la mairie) par une population en liesse, le corps municipal reçoit bientôt l'écharpe tricolore, symbole de ses nouvelles fonctions. Les municipalités jouissent d'une large autonomie. Si les maires et les procureurs peuvent être suspendus, l'assemblée municipale ne peut pas être dissoute par le pouvoir central. Sous la monarchie constitutionnelle de 1790-91, le conseil municipal est élu au suffrage censitaire. Seuls votent les hommes de plus de 25 ans qui paient une contribution égale à trois jours de travail, soit dans nos villages en général, à peine la moitié des citoyens. Pour être élu, on doit payer un impôt équivalent à dix journées de travail. La majorité de la population, donc la masse ouvrière et les petits paysans n'ont pas le droit de s'exprimer. La fonction municipale reste de fait réservée à des notables. Avec la République jacobine de 1792, le conseil municipal est élu au suffrage universel masculin et en 1793 l'âge de vote est ramené à 21 ans. Ainsi, pour la première fois, accèdent aux responsabilités municipales des gens du peuple. Mais, après la chute des Jacobins montagnards et de ROBESPIERRE, en 1794, on revient au suffrage censitaire favorisant les notables. Le corps municipal, élu pour 2 ans, renouvelable par moitié chaque année, et son maire, doivent assurer l'exécution des lois, dresser le budget communal, répartir et recouvrir les contributions, procurer des subsistances à leurs administrés, organiser les gardes nationales. 1795, suppression des communes : Après la chute des Jacobins, le gouvernement supprime purement et simplement les municipalités. En 1795, elles sont remplacées par des entités cantonales, chaque commune élisant un agent municipal qui la représente au canton, sans pouvoir réel. La réforme s'avère vite invivable et dès son coup d'Etat de 1799, Bonaparte, premier consul, en revient aux municipalités. Mais, dorénavant, elles ne sont pas élues et le maire est nommé par le préfet dans les localités de moins de 5000 habitants. 1848, élections des conseils municipaux : Avec la chute des Bourbons et l'avènement de la Monarchie de juillet en 1830, les conseils municipaux sont élus au suffrage censitaire (1831). Le maire est toujours nommé par le préfet et il est à la fois représentant de l'Etat et l'exécutif du conseil municipal. Le changement capital est celui de la Seconde République, en 1848. Le conseil municipal est élu au suffrage universel masculin et le maire est élu en son sein par le conseil municipal. C'est un vrai bouleversement démocratique. Mais aucune indemnité n'est accordée au maire, ce qui ferme de fait l'accès du poste aux plus modestes, favorisant surtout l'accès aux riches propriétaires et à la classe bourgeoise. Un des premiers gestes de Louis Napoléon, devenu empereur en 1852, est de décider que, si les conseils municipaux demeurent élus au suffrage universel masculin, les maires sont à nouveau nommés par le préfet et peuvent même être choisis en dehors du conseil municipal. Pour notre commune, ce sera le cas en 1853, avec la nomination de Jean Baptiste COLLIN par le Préfet DURCKHEIM, qui suscita une vrai crise interne au sein de l'assemblée communale. Il faut attendre le début de la IIIème République pour que soit définitivement admis par la loi du 5 avril 1884 le principe de l'élection du conseil municipal, des maires et des adjoints. D'où viennent les maires de Lièpvre avant presque la fin du XIXème siècle ? la plupart sont nés dans la commune, dans les Vosges, en Alsace centrale et ils exercent la profession de cultivateur, artisan, négociant, commerçant, instituteur, officier de la garde nationale, maître de la poste aux chevaux, militaire en retraite, manufacturier . On remarque également qu'ils sont souvent en famille (grand-père, grand-oncle, oncle, cousin, gendre, alliance par mariage). Ils sont propriétaires, pour la plupart, des plus belles demeures du village et possèdent de nombreuses terres. Ces personnages sont souvent aisés et exercent plusieurs professions à la fois pour certains. L'étude de cette biographie et chronologie est scindée en deux parties pour chaque maire ; la première, une biographie de l'intéressé et la deuxième reflète la gestion de la commune et les évènements importants dans une chronologie. Néanmoins, on ne parlera des affaires courantes que lorsque celles-ci feront ressortir un fait exceptionnel ou original. Voilà, ainsi répertoriés, les temps forts des activités des maires et de la vie de la cité de Lièpvre au fil des années écoulées. Jusqu'à présent, aucun texte respectant l'ordre chronologique et témoignant des faits n'a vu le jour sous la plume d'un quelconque rédacteur. La lecture de ce document retracera un moment de l'histoire locale de cette première partie allant de la Révolution Française jusqu'à presque la fin du XIXème siècle.
Les Maires de 1789 à 1887 COLLIGNON Sébastien maire jusqu'en mars 1790
Sébastien COLLIGNON naît aux environs de 1739 dans notre localité car il a 70 ans le 11 mai 1809 lors de son décès dans sa maison rue Clemenceau, actuellement au n° 86. Il est le fils de Jean Sébastien COLLIGNON décédé en 1766 et de Maria COLLÉ. Sa sur, Marie COLLIGNON épouse en 1768 Jean George DELESSEUX, officier municipal, député, riche propriétaire, aubergiste et maire en 1793. Sébastien COLLIGNON épouse le 27 janvier 1766 Elisabeth GERMAIN et de cette union naissent trois enfants, un fils Sébastien et deux filles, Marie Catherine et Marie Jeanne. Dans les archives communales, il apparaît que l'intéressé est déjà maire en juillet 1788 et en juillet 1789, il a en plus la fonction de député. Deux frères de Sébastien, Michel et Dominique auront des fonctions au sein de la commune ; Michel étant même adjoint au moment de l'administration municipale. Dominique COLLIGNON, aubergiste de profession au village est officier municipal et il décède deux mois avant le décès de son frère Sébastien, dans l'immeuble actuellement situé 52 rue Clemenceau. Sébastien COLLIGNON est donc le maire en place au moment des événements nationaux de mai, juin et juillet 1789 (étapes du début de la Révolution Française) et l'on peut ainsi le qualifier de premier maire dans la chronologie des maires de Lièpvre établie à partir de la Révolution. Sans nul doute, l'affaire communale la plus importante pendant le mandat de Sébastien COLLIGNON est celle des recherches dans les greffes et archives des anciens titres. Ces titres papiers relatifs aux droits et usages de la communauté de Lièpvre ayant été transférés en temps de guerres et d'incendies dans des greffes inconnus à la communauté, à défaut de ces titres, cette communauté se trouve privée des droits dont elle jouissait par le passé. En conséquence, en cet été 1789, le conseil général de la commune, composé du maire COLLIGNON, de Joseph WIRTH (lieutenant de mairie, adjoint au maire) et d'autres notables et bourgeois choisit le sieur Jacques ANTHOINE, sindic de la communauté de Lièpvre pour faire les recherches au bénéfice de la dite communauté de Lièpvre, le plus tôt possible, à la charge pour lui de payer les frais des expéditions que la municipalité au nom de la dite communauté s'oblige d'en indemniser le dit sindic de tous les frais qui auront occasionné tous les voyages et frais de recherches. En 1786, Jacques ANTHOINE est déjà procureur-sindic de la communauté de Lièpvre en remplacement de Joseph VALDEJO. Celui-ci est chargé de contrôler les dépenses, de payer les artisans et fournisseurs, d'encaisser les recettes des bois vendus et le prix des locations des terres communales. Ces recettes servent également à payer les employés de la cité. Pour effectuer la recherche des titres, après délibération, les édiles de la commune autorisent Jacques ANTHOINE à faire un emprunt auprès des bourgeois et habitants. Cette délibération est signée par plus de 160 responsables et propriétaires. De suite, Jacques ANTHOINE emprunte la plus grande somme d'argent à Jean Nicolas MATHIEU, maître de la poste aux chevaux, futur maire et famille la plus riche du village, à monsieur HUBERSCHWILLER, teinturier à Ste Marie aux Mines et à monsieur TRIMBACH, maître boucher à Ste Marie aux Mines. Les recherches des titres s'effectuent également à Saint-Dié, Nancy, Metz, Colmar, Marckolsheim, Ribeauvillé, Strasbourg, Benfeld, Bergheim, dans les communes avoisinantes et même dans la ville libre de Spire en Allemagne. Ces recherches sont longues et occasionnent de longs déplacements à pied ou en calèche. Sébastien COLLIGNON doit faire face aux inondations résultant de la fonte des neiges et des glaces des 24 et 25 janvier 1789, immédiatement suivie de pluies diluviennes. Deux experts bourgeois de Saint-Dié constatent les dégâts importants ; la récolte de fourrage de l'année 1789 est quasiment compromise. En 1789, la recette de la commune est de 343 livres, la dépense de 304 livres, soit 39 livres d'excédent, comptabilité retracée dans les budgets des dernières années de l'ancien régime. En 1786 pour information, la recette est de 1512 livres, la dépense de 912 livres, ce qui laisse 600 livres d'excédent.
En mars 1790, le successeur de Sébastien COLLIGNON est Dominique NOËL. Après son mandat de maire, Sébastien COLLIGNON est nommé receveur-trésorier de la commune le 6 février 1791. NOËL Dominique, maire de mars 1790 jusque vers novembre 1791 Dominique NOËL exerce la fonction de maire de mars 1790 jusqu'en novembre 1791. Il remplace le maire de la Révolution, Sébastien COLLIGNON, en fonction en juillet 1789. Dominique NOËL est originaire de Laveline dans les Vosges, il est né dans les années 1723 des époux Dominique NOËL et Jeanne EVRARD. En 1746, il épouse en premières noces Marguerite HENRY de Lièpvre. Après avoir été veuf, il épouse en 1778 en secondes noces Marguerite ROUSSEL, originaire de Ste Marie aux Mines, qui décède en mai 1795 à l'âge de 52 ans. La profession signalée sur l'acte de décès de Dominique NOËL le 25 mars 1799 à l'âge de 76 ans est celle de cultivateur. Pendant de nombreuses années, il exerce la fonction de maître de la poste aux chevaux du village. De son premier mariage, il a une fille unique, Marie Marguerite qui épouse en 1788 Jean-Baptiste HENRY. De son second mariage naît une autre fille unique également prénommée Marie Marguerite qui épouse le fils du boucher du village en 1803, Nicolas VILLEMIN. Au début de son mandat, Dominique NOËL doit se prononcer au sujet de la réclamation de Jean Nicolas MATHIEU, maître de la poste aux chevaux, ancien maire d'avant la Révolution et ancien notable, réclamation portant sur la location de terrain de la partie inférieure de la montagne du Chalmont contre la commune, bail qu'il détient depuis 1784 de la Primatiale de Nancy, l'assemblée communale contestant les droits d'usage et de pâture. Le 28 mars 1790, le conseil général de la commune, notables et bourgeois signent une requête de 28 pages destinée à la nouvelle Assemblée Nationale à Paris faisant connaître diverses privations telles que le droit d'usage dans la forêt et les droits du prieuré. Lièpvre, chef lieu du Val, demande le rétablissement de son ancienne justice, attendu que l'on peut observer encore aujourd'hui d'anciens vestiges. Cette demande de la part de la communauté de Lièpvre fait suite à la sollicitation de sa majesté le Roi de France, Louis XVI, par lettre donnée à Versailles le 24 janvier 1789 pour la convocation des Etats Généraux du Royaume pour satisfaire aux doléances nationales. Les députés du Tiers Etat du baillage de Saint-Dié s'étant fait porte parole en 1789 des doléances de notre commune à Versailles. Le 8 avril 1790, l'assemblée municipale vote les frais de voyage à un bourgeois de Lièpvre afin d'emmener le double de la requête à Paris pour indemniser le dit notable porteur du dit mémoire pour les frais de voyages et autres. On sait que ce mémoire est amené à Paris par monsieur MOSSER qui demeure chez monsieur CHANORIER, 29 rue du Fossé Montmartre pour l'adresser à quelques-uns des députés qu'il connaissait à l'Assemblée Nationale. Une requête faite par la communauté de Lièpvre le 26 août 1790 afin de pouvoir jouir à nouveau d'anciennes limites forestières est signée par le maire, les officiers municipaux et les notables. Celle-ci indique que les suppléants payent des redevances et prestations annuelles sans aucune utilité pour eux depuis des années. Leurs doléances portent sur la privation de leurs pâturages et de leurs forêts, ainsi que sur les abornements faits en 1718 et 1767. Ils demandent que les terres et bois compris dans le titre de Charlemagne soient partagés suivant les anciennes bornes et la pente des eaux des montagnes de part et d'autre, ainsi qu'il en est d'usage dans le Val de Lièpvre. Pour ces signataires, cette demande paraît ne devoir souffrir d'aucune difficulté parce qu'il serait injuste que trois communautés, Saint-Hippolyte, Bergheim et Orschwiller possèdent seules des forêts à l'exclusion de la communauté de Lièpvre qui, plus que personne a le droit d'y prétendre. Le 3 janvier 1791, on note dans la première délibération du registre des séances de l'assemblée communale, Dominique NOËL, maire, Jean George DELESSEUX, officier municipal (député en mai 1791), Jean Baptiste DEMANGE, notable, Jean Baptiste FETTET, greffier et Jacques ANTHOINE, procureur. Le conseil général de la commune se compose d'un maire, d'officiers municipaux, d'un procureur et de notables. Le 10 janvier 1791, le maire NOËL propose au conseil général de la commune, l'ornement de l'église paroissiale étant donné que celle-ci est la moins ornée du canton. Il doit certainement s'agir des tableaux du chemin de croix. Le 30 janvier, l'assemblée suite à un terrible incendie, octroie une aide financière à la communauté de RIMBACH pour le préjudice subi et ce à la demande du Procureur général du Département du District de Colmar. Le 6 février 1791, Sébastien COLLIGNON, ancien maire est nommé receveur et trésorier de la commune, conformément aux ordonnances et décrets rendus à cet effet. Fin de mois, le 20 février, le territoire de la commune est divisé en cinq sections (A, B, C, D, E). Cette révision du ban communal est débattue en séance ordinaire avec les officiers municipaux et les notables. Les limites des ces sections sont fixées par des lieux-dits, des chemins, des ruisseaux et des maisons. Pratiquement tous ces noms subsistent encore aujourd'hui et les sections sont les suivantes : " Section A Bois l'Abbesse, Vespré, " Section B Creux Pré, Frarupt, " Section C Votembach, Spigoute, " Section D Musloch, " Section E Chalmont, Kesbel, La Vaurière. Cette révision territoriale constitue les prémices du cadastre qui verra le jour en 1836 sous la responsabilité du maire Jean Baptiste GRANDGEORGE. Aussitôt décidé, dans sa séance du 13 mars 1791, le conseil général de la commune nomme des commissaires pour venir en aide aux officiers municipaux afin d'examiner les différentes nouvelles sections territoriales du ban de Lièpvre conformément à la loi du 1er décembre 1790 ordonnée à Paris et portant sur la contribution foncière. Il faut faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat qui, administrativement, commence à s'organiser. Comme commissaires, on retrouve des notables comme Jean Baptiste DEMANGE, Quirin HENRY, Jean Baptiste FETTET, Sébastien LAGUESSE, Jean George RUYER, Jacques KILFIGER, Jean Baptiste LEROMAIN, Jean RIETTE, George PIERRE. Les officiers sont Jean George DELESSEUX, Jean Baptiste VALDEJO (oncle du futur maire), Nicolas TALLEPACH et toujours sous le contrôle de Jacques ANTHOINE procureur et Jean-Baptiste FETTET, greffier. Toujours à la même date, le procureur Jacques ANTHOINE est chargé de faire appliquer le pourvoi en justice contre les trois communes dans le procès de la forêt. Le 12 mai 1791, un accusé de réception est délivré par le Bureau de Paix et de conciliation du ressort du Palais du Tribunal de District de Colmar au procureur de notre commune et Jean George DELESSEUX notable qui est désigné député pour cette mission. Fin du printemps 1791, Jean Nicolas MATHIEU, maître de la poste aux chevaux de la commune, ayant 8 chevaux à entretenir déclare avoir perdu 2 chevaux par maladie en faisant le service de poste et messagerie. Il demande une indemnité pour l'entretien des équipages et des fournitures nécessaires. Le 4 avril 1791, en réponse à la lettre de messieurs les administrateurs composant le Directoire du District de Colmar, les édiles de la communauté de Lièpvre répondent au sujet de l'élargissement nécessaire de la paroisse. En effet, celle-ci est composée du village, du hameau de Musloch, des fermes de la Spigoute, Votembach, Frarupt, Creux-Pré, Hoimbach, Ménabois, Vespré et Bois l'Abbesse, de celles du Chalmont et du bas de la colline de Genaugoutte et en effet, il convient d'unir et de conserver la dite paroisse en rajoutant les gens au dessus du Raincorne situé au bas de la forêt et de la montagne dépendant de la paroisse de Saint Hippolyte éloignée d'une lieue, (la paroisse de Lièpvre étant à un quart de lieue), et du hameau de La Vancelle dépendant de la paroisse de Châtenois et dont les paroissiens viennent à tous les offices à Lièpvre depuis plusieurs années. Pour ce dernier hameau, ses habitants rencontrent des difficultés énormes pour se rendre à Châtenois qui est situé à plus d'une lieue. Lors des crues de la grande rivière au passage de la Hurst, ils se trouvent à chaque instant emportés par les eaux. Il faut également remarquer que, par décret du 16 février 1786 de l'ordinaire Diocésain de Strasbourg, la communauté de Rombach-le-Franc composée du vallon de la Hingrie se rend aux offices dans sa nouvelle église Sainte-Rosalie et de ce fait la paroisse de la communauté de Lièpvre s'en trouve diminuée. Pour marquer la prééminence de l'église mère de Lièpvre ainsi que la plus grande ancienneté, l'évêque ordonne que tous les ans, à la fête patronale, deux notables de Rombach le Franc délégués par leur communauté portent deux cierges de cire blanche d'une demi-livre chacun à la grande messe. A cette époque, la paroisse de Lièpvre compte 1332 catholiques pour 220 familles et 50 habitants du hameau de La Vancelle qu'il conviendrait d'accepter en la paroisse de Lièpvre attendu qu'ils viennent déjà journellement assister à l'office à Lièpvre depuis de nombreuses années. DEMANGE Jean-Baptiste, maire de novembre 1791 au 8 décembre 1792 Jean Baptiste DEMANGE naît à Lièpvre aux environ de 1763 des époux Jean François DEMANGE et Richarde CHAUTEL originaire de Lusse dans les Vosges. Celui-ci est célibataire et son frère aîné, Jean-François exerce la profession de tonnelier au village. Son neveu Jean Baptiste DEMANGE, dont il est le parrain épouse en premières noces la fille de Nicolas TALLEPACH, membre du conseil municipal, ancien officier. En 1829, en deuxièmes noces, le neveu Jean Baptiste DEMANGE épouse la nièce de Jean Baptiste JEANNELLE, maire en 1811. Un autre neveu du maire, François DEMANGE est instituteur à Ste Croix aux Mines dans les années 1830. Jean Baptiste DEMANGE décède le 21 novembre 1815 à l'âge de 52 ans au domicile de son frère Jean François. Vers novembre 1791, le maire DEMANGE succède au maire NOËL. Il a pour officiers municipaux Philippe BLIECAST, Dominique COLLIGNON, Nicolas HENRY. Le greffier est toujours Jean-Baptiste FETTET. En avril 1792, le conseil général de la commune décide d'entreprendre des travaux sur la chaussée qui traverse le bourg de Lièpvre ainsi que sur le pont de la grande rivière. Ces réparations sont urgentes puisque les riverains et les utilisateurs s'exposent à des accidents périlleux. Suite à l'arrêté du Conseil Général du Département du Haut-Rhin en date du 6 décembre 1790, il est décidé de nommer le 29 avril 1792 quatre gardes de cabaret qui doivent faire des tournées dans les maisons publiques, notamment chez les nombreux aubergistes, cabaretiers et autres commerces du dit Lièpvre, afin de préserver la tranquillité des habitants et de faire respecter la loi. Ces gardes sont payés sur les mêmes bases que les gardes champêtres (à cette époque au nombre de huit), soit sur la base de la moitié des recettes du montant des amendes qu'ils perçoivent. Le 20 mai 1792, l'assemblée communale vote des crédits pour les travaux suivants à l'église paroissiale : rétablissement d'une partie des pavés intérieurs (gros dallage) qui sont enfoncés, blanchissement des murs et réparations des vitres qui sont défectueuses, reconstruction à neuf des deux petits autels et réparation de la toiture et de la tour du clocher. Il est également relaté la pauvreté de l'église, tant pour l'ornement que par sa trésorerie. Les élus demandent conseil au Directoire pour la réalisation de ces travaux et la prise en charge des frais de réfection. En juin 1792, l'aubergiste Jean George DELESSEUX propriétaire de l'enseigne au " Lion d'Or " au bas du village et maire l'année suivante, est obligé de fermer son établissement car ses fils sont partis en guerre pour défendre la République. Au mois de septembre, des réparations urgentes sont effectuées dans la maison commune (mairie) : réparation d'un appartement pour le corps de garde, de la toiture et réparation de la salle d'école. Des enfants de la commune reçoivent l'instruction scolaire en la maison commune, l'école principale à côté de l'église ne supportant pas totalement les effectifs. A cette époque et jusqu'au début septembre 1792, les actes de l'Etat Civil sont signés par le curé Louis GUÉRAND. C'est seulement à partir du 11 novembre 1792 que Jean Baptiste FETTET, secrétaire et greffier municipal signe les actes (sous la réquisition du procureur de la commune déterminant le mode constatant l'Etat-Civil des citoyens) et il clôt les registres paroissiaux de l'année en cours. Cette date est importante car, ce n'est plus l'église qui gère les actes de naissances, mariages et décès pour notre village. BLIECAST Philippe, maire du 8 décembre 1792 au 19 avril 1793 Philippe BLIECAST est nommé maire en remplacement de Jean Baptiste DEMANGE le 8 décembre 1792. Ce sera le premier de ses trois mandats entrecoupés par la nomination de Jean George DELESSEUX, un peu plus de quatre mois après, le 19 avril 1793, la mise en place de l'administration communale le 10 octobre 1795 et la fin du premier mandat de Jean Nicolas MATHIEU en novembre 1808. Philippe BLIECAST naît à Bernardswiller près d'Obernai dans les années 1761. Il épouse en 1785 Marie Jeanne LOUIS de Lièpvre et réside au village depuis 14 ans lors de son mariage. Son beau-père, Nicolas LOUIS exerce la profession de marchand de son vivant. Les témoins au mariage sont : François Louis RISCH, capitaine, ancien commandant du régiment d'Esterhasy, chevalier de l'Ordre Royal, résidant à Ste Marie aux Mines, maître Joseph GAY, notaire royal à la prévôté de Ste Marie aux Mines et Claude Pierre VALDEJO, bourgeois et marchand à Lièpvre. Philippe BLIECAST décède le 1er juin 1843 à Lièpvre à l'âge de 81 ans. Sa profession au décès : marchand de sel. Son épouse décède avant lui en 1824 à l'âge de 63 ans, son fils unique Jean Baptiste décède en 1837 à l'âge de 31 ans. Sa fille, Françoise BLIECAST, mère de Jean Baptiste COLLIN, maire en 1853 décède à l'âge de 32 ans en 1827. Une fille, Marie Madeleine épouse le 3 juillet 1810 François Henry MARQUEUR (chandelier à Ste Marie aux Mines) qui sera adjoint au maire au chef-lieu de canton sous les mandats des maires KROEBER en 1840, FREPPEL en 1849 et PETITDIDIER en 1852. Le témoin de la mariée est Jean Nicolas MATHIEU. Une autre fille, Marie Catherine épouse en 1816 Jean Baptiste VALDEJO, maire de Lièpvre en 1846. Le domicile de la famille BLIECAST est l'imposant immeuble au centre du village, actuellement situé au 25 rue Clemenceau, immeuble qui abrite les surs au milieu du XXème siècle. Lors de la proclamation du maire BLIECAST le 8 décembre 1792, Pierre Quirin GROSSIR, maire en 1810 est élu secrétaire pour l'élection de cette fonction, mais perd la place de secrétaire greffier municipal, place attribuée à Jean Baptiste FETTET au deuxième tour de scrutin. Jean Nicolas MATHIEU est désigné premier officier municipal et George PIERRE procureur de la commune. Le 1er février 1793, le conseil général de la commune doit payer des dommages et intérêts à l'ancien maire Dominique NOËL pour un problème de pâturage du bétail entre lui et la commune : des dégradations ont été faites en 1791 sur son terrain par le bétail de la commune. Le procès se termine deux années plus tard et dans cette affaire, le maire de Rombach le Franc, Nicolas METTEMBERG est nommé par la commune pour effectuer les vérifications et dresser procès-verbal. Dans sa séance du 6 mars 1793, Philippe BLIECAST et les élus demandent au Directoire de Colmar de lui donner une réponse au sujet de la nomination du curé BAJOT qui vient d'être récemment chargé d'assurer sa mission dans sa nouvelle paroisse de Lièpvre et qui tarde à prendre ses nouvelles fonctions. Celui-ci ne viendra jamais à Lièpvre. Il faut savoir que le 16 septembre 1792, l'abbé Louis GUÉRAND, curé de la paroisse nommé en 1790 a dû s'exiler, après avoir refusé de prêter le serment civique. La commune se plaint notamment du fait que le jardin de la maison curiale se trouve négligé. Monsieur Arbogast MARTIN, évêque du Haut-Rhin et ancien principal du collège de Colmar répond que le citoyen DAUBRÉ, curé de Biffontaine dans les Vosges signera le serment civique le 10 mars 1793 et regagnera sa nouvelle paroisse dont il en est l'administrateur. L'abbé Louis GUÉRAND, prêtre réfractaire, reviendra prendre ses fonctions à Lièpvre après la signature du concordat le 15 juillet 1801 par Napoléon et y restera jusqu'à sa mort en août 1838 à l'âge de 80 ans. La Terreur à Lièpvre Le 15 avril 1793, le conseil général de la commune est informé qu'une brigade de volontaires nationaux de Ste Marie aux Mines se sont rendus le matin entre 7 et 8 heures en force dans la maison de Jean George DELESSEUX, aubergiste. Ces individus veulent égorger l'aubergiste ainsi que sa famille prétendant que celui-ci est un vrai " aristocrate ". Il n'est pas inutile de rappeler que chaque fois que les citoyens de Ste Marie aux Mines passent au village de Lièpvre pour se rendre à Sélestat, ceux-ci font des dégâts et traitent les gens du village de Lièpvre " d'aristocrates ". La municipalité, Philippe BLIECAST et Jean Nicolas MATHIEU protestent énergiquement afin d'apaiser ce grave incident. Un citoyen du village est contraint de payer une forte amende à la victime car celui-ci a insinué que le dit aubergiste ne valait pas mieux que de se faire trancher la tête. L'assemblée communale affirme que le sieur DELESSEUX est un vrai citoyen patriote. Un réquisitoire dure : Le 19 avril 1793, le Procureur du District de Colmar constate dans son réquisitoire que le 1er avril courant Jean François DIELAINE a fait l'objet de coups et a même été traîné dans l'eau par ses camarades à la suite d'une danse, et ce au vu et au su des magistrats de la commune, qui, au lieu de faire appliquer la loi se sont retirés et se sont éloignés de la rixe au lieu d'empêcher le délit de maltraitance. Ses camarades reprochaient à la victime d'être marguillier (membre du conseil de Fabrique de l'église) et de fréquenter de mauvais prêtres. Le Procureur de Colmar suspend provisoirement le maire BLIECAST de ses fonctions ainsi que les officiers municipaux et le notable Jean Baptiste ABERLET. Il nomme Jean George DELESSEUX, maire et commissaire, et le prie de s'entourer de nouveaux officiers municipaux et procureur qu'il jugera utiles et nécessaires à l'administration de la commune. DELESSEUX Jean George, maire du 19 avril 1793 à avril 1795 Jean George DELESSEUX est nommé maire le 19 avril 1793 par le Procureur du District de Colmar en remplacement du maire BLIECAST, suspendu provisoirement de ses fonctions. Jean George DELESSEUX fait également fonction de commissaire et Joseph VALDEJO, Joseph WIRTH, Jean Baptiste COLLIN (le jeune) et Jean Baptiste LEROMAIN sont désignés pour remplir des fonctions municipales. Jean RIETTE est le nouveau procureur et Jean Baptiste FETTET est toujours greffier. Michel MAURICE est nouveau notable. Il apparaît que Jean George DELESSEUX est déjà maire avant la Révolution. Il signe déjà des documents en juin 1786 et octobre 1787. Il naît aux environs de 1747 et épouse Marie COLLIGNON, sur de l'ancien maire Sébastien COLLIGNON le 12 janvier 1768. Ses parents Jean George DELESSEUX et Jeanne FRECHARD sont originaires de Rombach le Franc, village dans lequel ils vivent jusqu'à leur décès. Jean George tient avec son épouse une auberge à l'enseigne " Au Lion d'Or " au bas du village, maison de maître au n°14 rue Clemenceau de nos jours. Son acte de décès en date du 5 décembre 1823 stipule la profession de propriétaire, il a 76 ans. En 1806, son fils Sébastien épouse Marie Rose VALDEJO, sur du maire de Lièpvre en 1846, mais malheureusement il décédera en 1813 à l'âge de 35 ans. Le nom de DELESSEUX a été transformé à plusieurs reprises. Dans les années 1830 et 1850, l'orthographe du nom de ses aïeuls et de ses descendants est LESSEUX comme l'intéressé lui-même lors de son mariage en 1768. La famille DELESSEUX posséde de nombreux biens immobiliers comme le précise le livre des mutations en 1825. Sa maison est cédée en 1825 à son gendre, Nicolas HENRY aubergiste. Son petit fils Sébastien LESSEUX qui décède en 1852 à l'âge de 45 ans est propriétaire de l'immeuble situé au 7 Grand'rue de nos jours. Le 28 avril 1793, l'assemblée communale décide l'organisation de la Garde Nationale par décret de l'Assemblée Nationale du 29 septembre 1791 en deux compagnies de 77 hommes chacune. Jean Nicolas MATHIEU est nommé capitaine de la première compagnie, Pierre Quirin GROSSIR et Philippe BLIECAST sont nommés sergents. Le 27 septembre 1795, Jean Baptiste JEANNELLE, maire en 1811 est nommé capitaine et Pierre Quirin GROSSIR est nommé lieutenant. On retrouve aussi Jean Baptiste CHAMLEY, instituteur, sous-lieutenant de la Garde Nationale du village. La commune de St Hippolyte poursuit Dominique NOËL, citoyen de Lièpvre et ancien maire parce que celui-ci paie les contributions foncières à Lièpvre et non à St Hippolyte pour un terrain au lieu dit " Kalbin ". Tout un jugement est porté à la connaissance du conseil général réuni en date du 2 juin 1793. Le 28 juillet, il est décidé que le maire, les officiers municipaux, les notables et le procureur doivent porter l'écharpe tricolore dans l'exercice de leurs fonctions. Le 8 août 1793 a lieu une altercation entre l'ancien maire NOËL et Jean Nicolas MATHIEU pour une affaire de dettes. Cette affaire trouvera une issue sous forme de conciliation le 6 décembre de la même année au greffe municipal de la commune. L'assemblée communale fait un emprunt le 24 septembre 1793 pour faire face à l'acquisition de différents objets dont elle se trouve redevable étant donné les faibles ressources et le peu de moyens patrimoniaux dont la commune dispose. La commune doit procéder en urgence à la pose de pavés au centre du village et devant la place publique car celle-ci est le passage journalier de troupes et autres. L'hiver, la chaussée est impraticable au village. Une réquisition des 4/5 des grains, farines et légumes des quantités trouvées chez les citoyens est ordonnée par le conseil général de la commune le 28 mars 1795, suite au registre des arrêtés du Comité de Salut Public de la Convention Nationale à Paris du 4 Germinal de l'an III de la République. C'est la dernière délibération que signe Jean George DELESSEUX. BLIECAST Philippe, 2ème mandat, maire d'avril 1795 au 26 octobre 1795 Cette période ne laisse pas de traces particulières, à part que Philippe BLIECAST signe les délibérations du conseil général de la commune. On retrouve dans la municipalité les noms de Jean Baptiste JEANNELLE, Pierre Quirin GROSSIR, Jean Nicolas MATHIEU, futurs magistrats. Jean Baptiste FETTET, greffier de la mairie se plaint le 17 juin 1795 de la cherté de la vie et estime ne plus pouvoir assurer les fonctions de greffier étant donné qu'il ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille. La municipalité de campagne estime qu'il est urgent et primordial d'avoir un secrétaire greffier instruit pour rédiger et faire des écritures. Les membres de la municipalité du conseil général étant tous cultivateurs et occupés aux travaux journaliers des champs, et peu ou pas habitués à l'écriture, la municipalité décide d'augmenter l'appointements du greffier qui est en poste depuis douze années et qui assume cette fonction pénible. L'Administration Municipale Le 26 octobre 1795, le Directoire est mis en place suite à la promulgation de la constitution de l'an III votée en août. Le nouveau gouvernement de la France comprend cinq Directeurs qui déterminent le pouvoir exécutif et deux chambres, le Conseil des Cinq Cents et le Conseil des Anciens. Parmi les cinq Directeurs se trouve un Colmarien Jean François REUBELL. Celui-ci a joué un rôle important déjà dans l'Assemblée Nationale, puis à la Convention dont il a été un des présidents. Dès le début, le Directoire se débat dans de nombreuses difficultés qu'il a peine à surmonter. Dans le domaine religieux, l'agitation reprend. Dans le Haut-Rhin, l'évêque constitutionnel Arbogast MARTIN décédé en 1794, on procéda à l'élection de son successeur BERDOLET en avril 1796. La situation du clergé assermenté ne s'améliore pas pour autant, la grande majorité des fidèles gardant son attachement au clergé réfractaire. De nombreux ecclésiastiques sont à nouveau emprisonnés ou déportés. Non loin de Lièpvre, dans le Val de Villé à Neuve Eglise, le curé, l'abbé STACKLER est exécuté. Le Directoire change l'administration du pays et notamment celle des communes en créant en lieu et place du conseil général de chaque commune une administration communale avec à sa tête un président et non plus un maire. Les maires n'existent plus jusqu'en fin d'année 1799. Pour la commune de Lièpvre et sous la présidence de l'ancien maire Philippe BLIECAST, le 6 novembre 1795, Jean Baptiste FETTET est proclamé agent municipal de la commune de Lièpvre au 3ème tour de scrutin. Pierre Quirin GROSSIR est proclamé adjoint de la commune au 1er tour. Pour cette période, les actes de l'état civil sont signés par Jean Baptiste FETTET, citoyen, agent municipal, greffier de mairie, suppléant du juge de paix du canton, Jean Baptiste MARGOT, Philippe BLIECAST, agents municipaux et Michel COLLIGNON, adjoint municipal. L'événement le plus marquant pendant cette période de l'administration communale est sans conteste la fête de la souveraineté du peuple célébrée par tous les habitants de la commune avec solennité le 18 février 1798, et de la manière suivante : les citoyens vieillards les plus âgés non célibataires au nombre de douze et quatre jeunes gens choisis et invités par les vieillards parmi les élèves des écoles publiques qui se sont distingués par leur patriotisme, se sont réunis en la maison commune de bon matin ayant chacun à la main une baguette blanche pour les vieillards et des écriteaux en forme de bannières tricolores pour les jeunes. Le défilé est composé des instituteurs avec tous les élèves escortés et suivis d'un détachement des défendeurs de la patrie avec le drapeau tricolore, précédé d'une musique et de tambours pour se rendre dans l'enceinte de la place publique de la commune située au bas du village (place des fêtes) où l'autel de la Patrie est élevé sous un arbre de la liberté entouré de verdure et surmonté de plusieurs drapeaux tricolores. Le livre de la Constitution est placé sur l'autel de la cérémonie et des chants patriotiques ainsi que l'hymne national sont entonnés. Ensuite, les fonctionnaires municipaux donnent la lecture solennelle de la proclamation du Directoire. Après une décharge de mousquetons, le cortège retourne à la maison commune avec les jeunes des écoles portant le livre de la constitution. Un modique repas aux frais de la commune est offert aux vieillards, aux jeunes gens, à la Garde Nationale du détachement et aux musiciens. Dans l'après-midi, des jeux de dames publics ont lieu à la mairie et sur la place publique pour tous les citoyens du village ayant célébré cette fête. Jean Baptiste FETTET, personnage influent. Pendant la période de l'administration municipale, Jean Baptiste FETTET, agent municipal, greffier, préside toutes les séances des assemblées communales et signe les délibérations. Il transcrit également dans les registres des délibérations tous les arrêtés et ordonnances adressés par le Directoire. Il est greffier de la mairie, suppléant au juge de paix du canton, percepteur des contributions directes avant 1812. Jean Baptiste FETTET naît vers 1757. Il est le fils de Joseph FETTET et d'Elisabeth LEROY et il épouse le 13 novembre 1781 Marie Anne JEANNELLE de Neubois, cousine de Jean Baptiste JEANNELLE, maire de Lièpvre en 1811. Une fille Marie Jeanne naît de cette union et épouse le 3 août 1807 Jean Baptiste GERARD. Le 20 novembre 1811, Jean Baptiste FETTET demande au nouveau maire mis en place, Jean Baptiste JEANNELLE son remplacement à la mairie vu son âge avancé. Il sera remplacé le 4 mai 1813 par Jean Baptiste CHAMLEY, ancien instituteur du village et officier de la garde nationale. Jean Baptiste FETTET tient la plume de la mairie bien avant la Révolution Française, à partir de 1783. Aussi, le coup d'Etat de Napoléon Bonaparte du 18 Brumaire de l'an VIII (9 novembre 1799) met fin à la Révolution Française. Celui-ci renverse le Directoire et institue le Consulat. L'organisation municipale change et on retrouve à nouveau les maires. Jean Baptiste MARGOT, maire provisoire. Cet agent municipal sous l'administration communale a fait fonction de maire provisoire de fin juin à juillet 1800, avant la nomination de Jean Nicolas MATHIEU. Ce personnage épouse en 1771, Marie LEROMAIN. Veuf quelques années plus tard, il épouse à l'âge de 44 ans en 1791, en secondes noces, Marguerite NOËL de Colroy la Roche. Il est domicilié au 72 rue Clemenceau de nos jours et exerce la profession de cultivateur. Il sera ensuite, l'adjoint à Jean Nicolas MATHIEU. Jean Baptiste MARGOT décède le 3 mars 1830 à l'âge de 85 ans. Son fils, Jean Baptiste MARGOT, boulanger et cabaretier qui épouse en 1800 Marie Marguerite RUYER est adjoint au maire sous les mandats des maires JEANNELLE et TONNELIER et au début du mandat du maire GRANDGEORGE. Il décède en 1837 à l'âge de 64 ans. Un petit-fils, également Jean Baptiste est boulanger, tout comme son père. Son commerce est situé près de la mairie, au 38 rue Clemenceau de nos jours. Ce dernier épouse en 1826, la fille de l'ancien instituteur du village, Jean Baptiste CHAMLEY. MATHIEU Jean Nicolas, maire de juillet 1800 au 8 novembre 1808 Jean Nicolas MATHIEU est maire après la Révolution à deux reprises, soit de juillet 1800 au 8 novembre 1808 et de décembre 1816 au 10 novembre 1819 après la démission de Jean Baptiste JEANNELLE, démission adressée au Préfet du Haut-Rhin en avril 1816. Jean Nicolas MATHIEU épouse le 8 février 1779 à Lièpvre, Marie Madeleine METTEMBERG de Ste Croix aux Mines. De cette union, deux fils naîssent : Jean Nicolas et Jean Baptiste, le premier aubergiste à Guémar et le second aubergiste à Lièpvre et propriétaire de l'immeuble imposant situé au 66 rue Clemenceau de nos jours. Le maire Jean Nicolas MATHIEU, cultivateur de profession est un riche propriétaire qui possède plusieurs maisons dont les 31, 33, 35 et 37 rue Clemenceau aujourd'hui. Jean-François VAUCOURT, Notaire Royal à la résidence de Ste Croix aux Mines suit les affaires de la famille et est un grand ami de la famille MATHIEU. Ses deux petites filles, enfants de Jean Baptiste MATHIEU épousent de riches commerçants d'Obernai et de Colmar. Le petit fils Jean Baptiste Henry MATHIEU épouse en 1845 Marie Marguerite WIRTH, fille de Jean Joseph WIRTH et de Marie Madeleine GERMAIN. Jean Joseph WIRTH est le fils du tuilier Joseph WIRTH. Les deux beaux-frères, Jean François KOINTZMANN (meunier et adjoint) et Joseph COLLIGNON (maire de Lièpvre par intérim en 1843) reprennent l'entreprise familiale. Jean Nicolas MATHIEU décède le 27 janvier 1828 à l'âge de 77 ans. La famille MATHIEU possède également au bas du village une scierie, vendu pour 3/8 à la famille BARTHELEMY en 1830. Suite à la réorganisation de la Garde Nationale en 1805 sous la présidence de Jean Nicolas MATHIEU, son fils Jean Nicolas est nommé lieutenant. Jean Baptiste MARGOT est l'adjoint du maire MATHIEU pendant son premier mandat. Jean Nicolas MATHIEU est déjà maire avant la Révolution, dans les années 1782 et 1783. Ensuite, il exerce les fonctions d'officier municipal sous le premier mandat de Philippe BLIECAST. Il est également le premier capitaine de la Garde Nationale lors de sa création le 28 avril 1793 sous le mandat du maire DELESSEUX. Vers 1786, Jean Nicolas MATHIEU exerce les fonctions de maître de la poste aux chevaux jusqu'après les années 1792. Le relais de poste est situé dans son quartier au 64 rue Clemenceau de nos jours. Au début de son mandat de maire, le 4 février 1801, les membres du conseil municipal suivants prêtent serment, à savoir : Jacques ANTHOINE, Joseph VALDEJO, Jean Baptiste MARGOT, Jean George DELESSEUX, Jean Baptiste TRALBACH, Jacques KILFIGER, Michel COLLIGNON, Jean RIETTE et Charles THOMAS. Jean Baptiste FETTET est toujours greffier de la mairie. Le 11 février 1803, l'assemblée communale ordonne de remettre en état les terrains et places publiques communaux, car, par manque de prés, des particuliers s'avisent depuis plusieurs années de clôturer ces parcelles pour faire pâturer les bêtes, occasionnant un préjudice à la commune. Le 13 février 1803, il est proposé les citoyens suivants pour remplacer la moitié des membres du conseil municipal. Il s'agit de Jean Baptiste FETTET, greffier, Nicolas TALPACH, fils, cultivateur, Jean Baptiste MARGOT, fils, boulanger, Joseph MENETRE, cultivateur et Joseph CONRAUX, cultivateur. Les citoyens Joseph VALDEJO, Jean Baptiste MARGOT, Jean Baptiste TRALBACH, Michel COLLIGNON et Charles THOMAS sont sortants. Il est intéressant de prendre connaissance des remarques concernant ces citoyens (sens civique, sachant lire et écrire ou pas, aisé ..). Les 22 et 23 février 1802, Jean Nicolas MATHIEU doit faire face aux problèmes de débordement des eaux de la grande rivière en crue. Le 25 février 1803, un contrat est passé avec la maître ramoneur Pierre JACQUEMANN d'Ebersheim pour le ramonage des cheminées de toutes les habitations du village, de trois mois en trois mois, soit quatre fois par an. Cette procédure est la conséquence de la mise en conformité de la commune, relative aux mesures de police à prendre à l'égard des incendies qui sont souvent fréquents. En janvier 1805, il est déjà question au conseil municipal de construire une nouvelle maison curiale (presbytère). Le 7 février, il est délivré un port d'armes à Jean Baptiste FETTET (greffier, âgé de 44 ans) et le 20 avril à Philippe BLIECAST (marchand âgé de 44 ans) ainsi qu'à Jean George DELESSEUX (cultivateur âgé de 58 ans). Nous trouvons dans ces documents un descriptif physique intéressant de ces trois personnages. En juin 1805, Antoine KUNTZMANN est nommé capitaine de la Garde Nationale. Cette garde est composée de gens valides du village âgés de 16 à 60 ans. Le 2 mai 1808, il est urgent de rétablir le pont près de la maison d'école endommagé par les crues de l'hiver. Il s'agit du pont traversant le Rombach au niveau de l'église. Il est également urgent de faire construire deux cloches pour l'église, à la place de celles que la Nation a fait enlever à son profit au commencement de la Révolution. Ces cloches avaient été réquisitionnées pour en tirer le métal nécessaire à la fabrication des canons. Il faut également signaler que les objets précieux du culte ont été enlevés vers 1793 afin d'en battre monnaie au moment où l'assignat était de plus en plus déprécié. Le 6 mai 1808, il est de nouveau question de trouver un emplacement pour la construction d'un nouveau presbytère. Il s'agirait des terrains actuels où se situe la maison curiale de nos jours. BLIECAST Philippe, 3ème mandat, maire du 8 novembre 1808 au 20 mars 1810 Le 5 mai 1809 en séance, il est discuté du problème délicat de certaines maisonnettes d'habitants de la commune construites sur des terrains communaux. Il s'agit des demeures de François MASSON, Catherine FALTOT veuve MARCOT, Dominique FERQUEL, Charles CHARMOIN, Augustine RUYER, George FALTOT, Joseph HESTIN et Mathias BERTRAND. On ne connaîtra jamais l'issue réservée à cette affaire peu ordinaire. Il doit s'agir d'une partie des habitations situées le long de la rue Robert GUTH aujourd'hui, au dessus du village entre la route et la montagne. Il est toujours question le 12 mai de l'emplacement à retenir pour bâtir la maison curiale. GROSSIR Pierre Quirin, maire du 20 mars 1810 au 4 octobre 1811 Pierre Quirin GROSSIR est maire de la commune de Lièpvre du 20 mars 1810 au 4 octobre 1811, jour de son décès. C'est le premier maire de cette chronologie à mourir en fonction avec Eugène GOETT, bien plus tard, au début du XXème siècle, le 4 octobre 1924. Celui-ci décède en son domicile à l'âge de 48 ans, au 24 rue Clemenceau de nos jours, où il tenait une auberge avec son épouse. Les témoins ayant signé l'acte de décès sont Joseph VILLEMIN, boucher, beau frère du défunt et Jean Baptiste FETTET, greffier et ami de la famille. A l'âge de 21 ans, Pierre Quirin GROSSIR épouse le 18 octobre 1784 Marie Madeleine HUMBERT. Il est le fils de Pierre GROSSIR, Régent d'école à Lièpvre, originaire de St-Dié dans les Vosges. Tout comme son père, cet ancien maire exerce les fonctions de maître d'école, d'aubergiste et de cultivateur. Il est adjoint au moment de l'administration communale et sous le 3ème mandat de Philippe BLIECAST. En septembre 1795, il est lieutenant de la Garde Nationale. Durant son mandat de maire, deux anciens maires Philippe BLIECAST et Jean George DELESSEUX sont conseillers municipaux. Pierre Quirin GROSSIR a deux frères qui sont les cordonniers de la commune : George habitant au Hoimbach, aux environs de l'ancienne Abbaye (époux de Catherine LITIQUE de Breitenau) et Nicolas, habitant au lieu-dit " Les Baraques ". En 1836, la maison de Nicolas tombe en ruines et appartient à sa veuve Elisabeth LELEVÉE. Pierre Quirin GROSSIR a une sur Marie Madeleine, couturière, qui décède à l'âge de 19 ans au domicile de celui-ci en 1796. Les parents de Pierre Quirin quittent le village dans les années 1792. En décembre 1792, Pierre Quirin GROSSIR, maître d'école est nommé secrétaire pour l'élection du maire BLIECAST mais se voit ravir le poste de secrétaire greffier municipal au 2ème tour par Jean Baptiste FETTET. Ayant, en janvier 1793, un différend avec la municipalité ainsi qu'avec le maire Philippe BLIECAST, fraîchement nommé, Pierre Quirin GROSSIR démissionne de son poste de régent d'école et de marguillier et quitte le logement de fonction de l'école. Il refuse de faire des réparations dans ce logement, prétextant qu'elles ne sont pas de son ressort. La municipalité lui reproche des négligences, tant dans ses fonctions d'enseignant, que dans l'entretien du logement. Il tient par la suite avec son épouse une auberge au bas du village. Pendant son mandat, il est signalé rien de particulier dans la gestion de la commune, à part le traitement des affaires courantes. C'est l'adjoint au maire de Pierre Quirin GROSSIR, Jean François KOINTZMANN qui assure l'intérim qui déclare le décès de celui-ci au Préfet du Haut-Rhin le 8 novembre 1811, plus d'un mois après. JEANNELLE Jean Baptiste, maire du 6 novembre 1811 à décembre 1816 Le 4 novembre 1811, le maire CHENAL de Ste Marie aux Mines propose Jean Baptiste JEANNELLE (l'aîné) riche propriétaire et Jacques ANTHOINE, arpenteur et propriétaire aux fonctions de maire. Le Préfet retiendra la proposition du premier et Jean Baptiste JEANNELLE prend officiellement les fonctions de 1er magistrat de la commune le 6 novembre 1811. Jean Baptiste JEANNELLE, propriétaire, ancien receveur municipal de la commune de Lièpvre est également capitaine de la Garde Nationale. Il naît le 13 avril 1767 à Neubois des époux Jean Baptiste JEANNELLE et Françoise AYMÉ. Sa sur Elisabeth JEANNELLE épouse Jean Dominique COLLIN, maire de Rombach le Franc. Il est le grand oncle de Jean Baptiste COLLIN, maire de Lièpvre en 1853. Il demeure depuis deux années au village quand en premières noces il épouse le 24 juillet 1792, Marie Anne FRECHARD. En 1793 naît un fils Jean-Baptiste qui exercera également bien plus tard des fonctions au sein de la commune. Dix frères et surs suivront. Son épouse décède en début d'année 1813 à l'âge de 45 ans. En deuxièmes noces, Jean Baptiste JEANNELLE épouse le 22 juillet 1813 Marie Anne VITERKERE, veuve de Léopold TENNETTE, ancien meunier. Il est également intéressant de constater que son fils Jean Baptiste épouse en 1816 la fille de sa seconde épouse. Jean Baptiste CHAMLEY, instituteur, officier de la Garde Nationale et greffier est un ami de la famille JEANNELLE. Il est témoin de mariage du maire en 1813 et de son fils en 1816. Jean Baptiste MARGOT, adjoint, célèbre les deux cérémonies civiles. Au début du mandat de Jean Baptiste JEANNELLE, Jean Baptiste FETTET demande son remplacement comme greffier. Il sera seulement remplacé le 4 mai 1813, par Jean Baptiste CHAMLEY. Par délibération du 3 mai 1812, il est décidé que les nouveaux habitants qui s'installent dans la commune, doivent offrir dans les 30 jours, un sceau en cuir pour l'usage des pompes à incendies. Fin d'année 1812, des habitants du village portent plainte auprès du Préfet contre le maire, car celui-ci a fait relever le fossé des eaux pluviales à l'intérieur et autour du cimetière de l'église. Le 1er mai 1813, le maire désigne par arrêté les responsables du conseil municipal pour l'entretien des chemins vicinaux de la commune. Le chemin du Hoimbach est à la charge de Philippe BLIECAST, celui de l'Agely à la charge de Jean George DELESSEUX, celui de la Vancelle à la charge de Jean Baptiste FETTET. Le 2 novembre 1814, Nicolas MUNIER est le premier appariteur de la commune. Il est le grand-père de François MUNIER, maire en 1924. Le 7 avril 1816, Jean Baptiste JEANNELLE écrit au Comte de l'Empire, Préfet du Haut-Rhin pour demander sa démission de maire, démission qui deviendra seulement effective au mois de décembre. Il ne peut plus assumer les fonctions de magistrat de la commune, car il a onze enfants, dont le plus jeune n'a que 4 ans et il est sur le point de quitter Lièpvre pour aller à Neubois afin de cultiver les terres de son père, vieillard octogénaire qui veut lui faire cession de tous ses biens. Son fils aîné Jean Baptiste restera dans la maison familiale de Lièpvre, de nos jours située à l'emplacement du 22 rue Saint-Antoine. Plus tard, Jean-Baptiste JEANNELLE reviendra habiter au village et il sera même conseiller municipal le 25 septembre 1831 sous le mandat de Jean Baptiste GRANDGEORGE et il prendra une part active dans l'élaboration du cadastre de la commune à partir de 1833. Il décèdera le 31 janvier 1855 à l'âge de 88 ans. MATHIEU Jean Nicolas, 2ème mandat, maire de décembre 1816 au 10 novembre 1819 Rien de particulier pendant le deuxième mandat de Jean Nicolas MATHIEU. Le 10 mars 1817, Jean Baptiste CHAMLEY est destitué de ses fonctions de greffier et remplacé par Jean Baptiste FETTET, homonyme du premier. Ce dernier naît à Lièpvre le 25 janvier 1787 des époux Jean Baptiste FETTET, cultivateur et de Marie Anne HIRLEMANN. Il est greffier de mairie et percepteur des contributions directes de Lièpvre et Rombach le Franc. Il épouse en 1820, Marie Barbe MAURICE d'Urbeis. Jean Nicolas MATHIEU restera membre du conseil municipal sous le mandat du maire TONNELIER jusqu'au jour de sa mort, le 27 janvier 1828. Il laissera une fortune d'au moins soixante mille francs, somme très importante pour l'époque. TONNELIER Jean Joseph, maire du 10 novembre 1819 au 27 décembre 1830 Jean Joseph TONNELIER est maire de la commune de Lièpvre du 10 novembre 1819 au 27 décembre 1830. Il succède au maire Jean Nicolas MATHIEU, qui reste membre du conseil municipal. Celui-ci naît le 8 décembre 1770 à Rombach le Franc, du foyer des époux Jean Baptiste TONNELIER et Marguerite HUMBERT. Son père Jean Baptiste a été maire de Rombach le Franc avant 1793 et avait de nombreuses terres à Lièpvre. Jean Joseph TONNELIER vient habiter à Lièpvre en 1809 et le 29 mai 1813 à l'âge de 42 ans, il épouse la veuve du maire GROSSIR, Marie Madeleine HUMBERT, de dix ans son aîné. Le frère de Jean Joseph TONNELIER, Jean Nicolas est capitaine, chevalier de l'Ordre Royal de la Légion d'Honneur et en 1817, il épouse à Lièpvre Marie Sophie FRANÇAIS, fille de l'ancien commissaire de guerre de la place de Colmar. Le maire TONNELIER a des terres au lieu dit " Petit Breuil " et près de la fontaine Saint Alexandre. Celui-ci est agriculteur. Ses neveux, enfants de Marie TONNELIER, sa sur qui a épousé Joseph FLORENT sont pour Joseph FLORENT, sacristain de l'église de Lièpvre et George FLORENT, curé à Montreux Jeune dans le Haut-Rhin. Au décès de son épouse, fin d'année 1834, Jean Joseph TONNELIER vend sa demeure située de nos jours, 22 rue Clemenceau à François GERMAIN, voiturier, fils de François GERMAIN, aubergiste au 52 rue Clemenceau aujourd'hui. Dans son testament, madame Marie Madeleine TONNELIER fait un legs à la commune de 300 F. Cette somme sera employée à maintenir l'affranchissement des écoles communales aux enfants indigents de la commune. Jean Joseph TONNELIER sera élu conseiller municipal le 30 novembre 1834, mais n'assistera à aucune séance de conseil. Il décède à l'âge de 76 ans, le 24 juin 1846. Dans les archives communales, au début du mandat du maire TONNELIER, nous trouvons une protestation énergique à l'occasion de l'assassinat du Duc de Berry, fils du roi Charles X, prince de France le 14 février 1820. Les anciens maires Philippe BLIECAST et Jean Nicolas MATHIEU sont membres du conseil municipal. Jean Baptiste MARGOT est adjoint au maire. Jean Nicolas BARTHELEMY, grand père du maire en 1896 est conseiller municipal. Le 10 avril 1825, au scrutin secret, Philippe BLIECAST est élu président du conseil de fabrique et François Joseph MENÉTRÉ, secrétaire. Le 28 août 1825, Nicolas HENRY est nommé membre du conseil municipal à la place de Jean Baptiste FLORENT. Jean Baptiste LEROMAIN prête serment le 26 juin 1826 en remplacement de François GERMAIN, démissionnaire. Le 10 mai 1827, la commune lance une souscription pour la construction d'un pont au dessus du village, en face de la maison François MASSON. Il s'agit du pont accédant au vallon de Frarupt. Le 25 novembre 1827, le conseil municipal délibère sur la construction d'une galerie en l'église paroissiale. Il s'agit évidemment de la tribune actuelle de l'orgue. Pour ce financement, on prévoit entre autre des coupes de bois extraordinaires. Le 27 janvier 1828, jour du décès de l'ancien maire Jean Nicolas MATHIEU, alors conseiller municipal, l'assemblée municipale délibère en séance extraordinaire sur l'acceptation d'un don de celui-ci d'un montant de 300 F pour la rétribution scolaire des enfants pauvres de l'école. Jean Nicolas MATHIEU laisse une fortune d'au moins soixante mille francs. Le 24 février, il est remplacé par Jean Baptiste GRANDGEORGE au conseil municipal. Celui-ci est cultivateur et trésorier du conseil de fabrique. Il sera le successeur du maire TONNELIER en fin d'année 1830. Le 15 avril 1828, Jean Baptiste VALDEJO remplace Jean RIETTE au conseil municipal. Celui-ci sera maire en 1846. Grâce à la somme de 1000 F allouée par les héritiers de Jean Nicolas MATHIEU pour coopérer à la construction de la galerie de l'église, l'assemblée communale décide de la construction de la tribune du futur orgue, fin novembre 1828. C'est Jean Baptiste BOULANGER, charpentier à Rombach le Franc qui se voit attribuer le marché de la construction de cette tribune. Les travaux doivent être achevés le 1er juillet 1829. Le 10 mai de l'année suivante, le conseil municipal à l'unanimité décide l'achat de l'orgue suite au choix du conseil de la fabrique de l'église. Le facteur d'orgues Théodore SAUER de Strasbourg a été retenu. Le curé Louis GUÉRAND est toujours en fonction à la paroisse et il fut certainement le grand instigateur de ce projet. Le 26 décembre 1828, le Préfet du Haut-Rhin demande de délibérer sur la contestation qui existe entre la commune et celle de St Hippolyte pour la forêt au dessus du lieu-dit " Kalbin ", après avoir pris connaissance des pièces administratives de la procédure qui a existé auparavant, tant à Saint-Dié, qu'à la cour du département de Nancy afin de réaliser un abornement. Le maire de Ste Marie aux Mines, Jean François SPIESS est désigné pour arbitrer cette affaire entre les deux communes. Le 27 août de l'année d'après, l'assemblée approuve le procès-verbal d'expertise fait par messieurs WEBER, juge de paix du canton de Ribeauvillé et SPIESS, les deux experts habilités à donner une délimitation entre le ban de ces deux communes, de plus l'assemblée demande que l'abornement se fasse d'après l'autorisation du Préfet aussitôt que possible. Ce contentieux en cours depuis de nombreuses années se règle enfin. Le 16 août 1830, une commission présidée par Jean Baptiste MARGOT, adjoint, doit choisir et désigner tel particulier du village pour faire partie de la Garde Nationale qui doit être réorganisée. Le 19 septembre 1830, tous les membres du conseil municipal prêtent serment entre les mains de Philippe BLIECAST, membre le plus âgé de l'assemblée : ils jurent fidélité au Roi des Français, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du Royaume. Seul Jean Nicolas BARTHELEMY, membre du conseil municipal, absent du département pour affaire de négoce prêtera serment ultérieurement. GRANDGEORGE Jean Baptiste, maire du 27 décembre 1830 au 30 juillet 1843 Jean Baptiste GRANDGEORGE a été installé maire le 30 décembre 1830. Le maire Jacques Christophe LESSLIN de Ste Marie aux Mines est délégué par le Préfet pour l'installation de ce dernier en remplacement du maire TONNELIER, démissionnaire, suivant l'arrêté préfectoral du 27 décembre dernier. Le nouveau maire, membre du conseil municipal depuis février 1828 en remplacement de Jean Nicolas MATHIEU est trésorier du conseil de fabrique et il exerce la profession de cultivateur. Il naît à Ste Croix aux Mines, à la " Grange des Clous " le 22 mars 1784 des époux Jean Baptiste GRANDGEORGE et Odile PETITDIDIER. En 1812, il épouse Marie Odile ANTOINE, originaire du lieu dit " Spigoute ". Le couple n'aura pas d'enfants. Jean Baptiste GRANDGEORGE décède en son domicile, aujourd'hui 5 rue de la Vieille Fontaine le 28 juillet 1856 à l'âge de 72 ans. Sa profession au moment du décès est charron. Le 19 février 1831, Jean Nicolas BARTHELEMY, fils, âgé de 28 ans est nommé secrétaire de mairie. Le 22 mai 1831, Jean Baptiste BARTHELEMY, son frère est nommé capitaine de la Garde nationale à l'âge de 26 ans, Jean Joseph FLORENT est nommé lieutenant et François SURMELY est nommé sous-lieutenant. Le 2 juin 1831, il est déjà question en séance du conseil municipal de l'organisation d'un corps de sapeurs-pompiers. Un avis favorable de la réunion de la Garde Nationale de Lièpvre et Rombach le Franc est donné. Le 4 juin, suite à l'organisation de la Garde nationale, la 1ère compagnie sera formée de cent vingt hommes, à savoir : " Capitaine 1 " Lieutenants 2 " Sous Lieutenants 2 " Sergent major 1 " Sergent fourrier 1 " Sergents 6 " Caporaux 12 " Tambours 2 " Simples Garde-nationaux 93 La deuxième compagnie sera composée de cent quarante hommes de 34 à 60 ans. Le nombre de réservistes est de 106 hommes. Le 25 septembre 1831, le procès-verbal d'installation des seize conseillers municipaux suivant l'ordre des suffrages obtenus mentionne les noms suivants : François GERMAIN, Jean Baptiste LEROMAIN, André ABERLET, Quirin GUILLAUME, Joseph VALENTIN, Jean Baptiste GRANDGEORGE, maire, François KOINTZMANN, Dominique COLLIN, Nicolas VILLEMIN, Jean Baptiste JEANNELLE le jeune, Joseph JEANCLAUDE, Jean Baptiste MARCOT, Joseph COLLIGNON, Nicolas HUMBERT, Jean Baptiste JEANNELLE, l'aîné et Nicolas EYMANN. Ces élections municipales se sont déroulées au suffrage censitaire. Nous remarquons que Philippe BLIECAST (ancien maire et conseiller municipal) et Jean Baptiste VALDEJO (qui sera maire en 1846) ne font plus partie de l'assemblée communale. Jean Baptiste JEANNELLE, ancien maire est de retour. Le 4 novembre Jean Baptiste LEROMAIN, boulanger, est nommé adjoint. Le 20 août 1833, le conseil municipal votre des frais de déplacement à monsieur CHAMLEY, instituteur, appelé à l'Ecole Normale de Colmar pour compléter son instruction de pédagogue. Le 2 septembre, ce même conseil vote le traitement annuel de l'instituteur primaire de l'école des garçons et de celui de l'institutrice, somme qu'ils toucheront à partir du 11 novembre, date de la rentrée. En septembre 1833, la commune laisse extraire par les habitants nécessiteux à leur profit et à titre gratuit, des souches d'arbres au nombre de 400 qui existent dans la coupe affouagère de l'ordinaire de l'année précédente. Le 8 novembre 1833, les opérations trigonométriques de la triangulation pour le cadastre de la commune sont en cours, et en 1834, il sera procédé au lever du plan parcellaire. Ce travail est d'une grande urgence et il est important de faire les délimitations et l'abornement des propriétés privées et communales. Six commissaires sont désignés parmi les conseillers et les habitants de la commune pour participer à ces travaux, à savoir : Jean Baptiste JEANNELLE l'aîné, Jean Baptiste JEANNELLE le jeune, Nicolas VILLEMIN, conseillers municipaux, Jean François LECLERRE, brigadier, Jean Baptiste MARGOT, l'aîné et François LEROMAIN, propriétaires. Ces travaux importants vont durer jusqu'en 1836. Le 30 mai 1834, le maire doit comparaître au Tribunal de Paix du canton pour avoir donné l'autorisation à l'ancien maire TONNELIER de chercher de la terre glaise sur un terrain communal à Frarupt, terrain contigu aux champs des sieurs COLLIGNON et KOINTZMANN, conseillers municipaux et beaux-frères qui prétendent posséder ce lopin de terre. Ces deux personnages ont intenté une action judiciaire envers le dit TONNELIER. Les deux requérants possèdent une tuilerie et la terre glaise est la matière première pour la fabrication des tuiles. Le 16 juin 1834, le conseil municipal nomme une commission pour procéder à la distribution des dons faits en faveur des incendiés du 26 mai 1834, à savoir messieurs DARBAS, juge de paix du canton, BRESSON, percepteur, JEANNELLE l'aîné, VALENTIN et ABERLET, conseillers municipaux. Il faut savoir qu'un grand incendie s'est déclaré au niveau de la mairie et a réduit en cendres 24 maisons, dont le corps de garde jouxtant l'arrière de la mairie. La Garde Nationale a eu des difficultés à maîtriser cet incendie, le matériel de secours ayant brûlé. Ce fut la grande panique et le sinistre le plus important du XIXème siècle au village. A priori, la maison communale fut épargnée. Le 30 novembre 1834, suite au renouvellement du conseil municipal par tirage au sort, a lieu l'installation des nouveaux conseillers, à savoir : Quirin GUILLAUME, Jean Baptiste MARCOT, Nicolas BARTHELEMY, fils, secrétaire de mairie, Joseph PIERRE, Dominique COLLIN, Joseph COLLIGNON, Jean Baptiste JEANNELLE le jeune et Jean Joseph TONNELIER, ancien maire. Ce dernier est absent de la séance d'installation car il vient de perdre son épouse quelques jours auparavant. Il ne participera à aucune séance de l'assemblée communale. Le 22 mars 1835, en séance extraordinaire, il est décidé en urgence la remise en état du hallier des pompes incendié. Ce bâtiment sera agrandi pour le rendre plus commode et plus fonctionnel qu'il ne l'était avant la destruction. Monsieur Valentin RUSCHER, entrepreneur à Ste Marie aux Mines fera les travaux de reconstruction pour un coût de 2.271,60 F, non compris le bois de charpente, les planches et lattes de la toiture. Le conseil délibère en mai 1835 sur le remplacement de monsieur CHAMLEY, instituteur et organiste de l'église. Ce même mois, la commission chargée de la reconnaissance des limites de terrains communaux et de son abornement avec les propriétés particulières informe l'assemblée communale qu'il va falloir transporter les pierres bornes sur les lieux marqués et désignés à l'effet d'en opérer l'implantation officielle par le géomètre. Considérant qu'il serait désagréable d'obliger les particuliers propriétaires de transporter ces bornes dans toute l'étendue du ban communal, les élus décident de confier le transport à un voiturier et ce par voie d'adjudication à la baisse. Le procès-verbal en date du 12 novembre 1835 faisant apparaître l'examen du contingent que le conseil d'arrondissement a fixé pour la commune de Lièpvre pour la contribution foncière de 1836, fait ressortir les établissements industriels suivants de la commune : " RISLER et REBER tissage et " scierie (provenant de MATHIEU), " moulin et huilerie (provenant de BURCH), " JOLY et OSMONT tissage, route de Rombach le Franc, " BUHLER Laurent taillanderie au Martinet à Bois l'Abbesse, " RUYER Jean Baptiste scierie et huilerie, au Moulin, " KOINTZMANN moulin et scierie au dessus du village, " MARCOT moulin (provenant de GERARD), " GERARD huilerie au bas du village, " KOINTZMANN et Cie tuilerie (provenant de WIRTH), " BARTHELEMY et Cie scierie (nouveau).
Le 15 mai 1836, deux commissaires, Joseph COLLIGNON et Jean Nicolas BARTHELEMY sont désignés pour procéder au recensement de la population de la commune. Le 14 août 1836, le conseil municipal délibère sur le projet de Daniel RISLER négociant de Ste Marie aux Mines qui souhaite convertir en tissage mécanique le moulin qu'il possède au même lieu de la commune. Le procès-verbal d'enquête du Préfet fait ressortir deux oppositions au projet de l'industriel, à savoir : " que le moulin et une huilerie existent depuis un temps immémorial sur ce site et qu'il y a une nécessité de maintenir ce moulin pour la population du village, " et considérant d'ailleurs que les trois moulins de la commune se trouvent alimentés par le même canal et la même eau, pendant la sécheresse comparable à celle des trois dernières années, les trois usines ne peuvent à peine fournir la farine nécessaire à la consommation de la commune et, souvent, l'eau ne suffit qu'à peine, l'assemblée reconnaît qu'il y a véritablement une nécessité indispensable et urgente à maintenir ce moulin, vu l'utilité publique. Le 2 avril 1837, il est question de chercher des terrains au canton du Kast pour y implanter un cimetière à une distance d'environ 50m de l'église, celui de l'église étant trop petit. Le 1er mai, les plans du nouveau cimetière sont présentés à l'ensemble des conseillers ainsi que l'enquête de commodo et incommodo par laquelle il est constaté qu'il ne résulte aucune opposition au projet s'élevant à 4.345,25 F et 935 F pour l'estimation des terrains à acquérir. Le 10 mai 1837, les plus forts contribuables de la commune sont les précédents industriels évoqués au dessus ainsi que le tissage DIEMER qui remplace JOLY et OSMONT. Le 30 juillet, il est procédé à l'installation des nouveaux conseillers et le 20 août Jean François KOINTZMANN, meunier, est nommé adjoint au maire. Le 31 août, dans la liste des plus forts imposés de la commune, nous constatons, outre les industriels, les héritiers de Jean Nicolas MATHIEU, Philippe BLIECAST et Dominique COLLIN, ancien maire de Rombach le Franc. Le 22 septembre 1837, les membres du conseil municipal et les propriétaires sont convoqués par le maire en vertu de l'arrêté du Préfet du 9 août dernier sur l'invitation de monsieur LA SABLIÈRE, contrôleur des contributions directes pour entendre les propositions des classifications auxquelles le dit contrôleur a procédé suivant l'expertise cadastrale de la commune. Le 11 mars 1838, les plans du mur d'enceinte du nouveau cimetière sont présentés aux membres de l'assemblée communale. Le 9 mai 1839 sur l'approbation du Préfet, le conseil municipal fixe la fête patronale, dite Kilbe, dès la présente année au premier dimanche après la Saint Michel. Ce déplacement de date est dû au premier anniversaire du décès du curé GUÉRAND en août prochain, date qui coïncidera avec celle de la fête. Jean Baptiste PIERRE, boulanger et maire en 1848 est installé conseiller municipal à l'issue des élections du 16 août 1840. En février 1841, il est décidé de reconstruire le plafond de l'église et d'acquérir l'horloge paroissiale de Ste Croix-aux-Mines, restée " sans emploi " et ce pour une somme de 500 F. En décembre 1841, Jean François LECLERRE, domicilié au-dessus du village, brigadier forestier décédé le 16 novembre à l'âge de 70 ans est remplacé par le fils du brigadier de Roderen, Christophe BLEICHER. Le défunt laisse une veuve de 45 ans et huit enfants. Le conseil municipal alloue une allocation annuelle à la veuve. Le 10 février 1842, le maire donne connaissance aux élus de la lettre du Préfet du 24 janvier 1842 relative à la reconstruction ou à l'agrandissement de l'école communale. Reconnaissant l'urgence de satisfaire à la demande du représentant de l'Etat, l'assemblée décide à l'unanimité que le maire sera chargé de consulter un architecte et de déterminer d'une part la dépense que représenterait l'agrandissement de chacune des deux écoles de garçons et de filles, et d'autre part la dépense qu'occasionnerait la construction d'une école neuve. Il faudra encore attendre presque vingt ans pour voir le projet aboutir. Le compte de gestion au 31 décembre 1842 fait ressortir une somme en recettes de 9.333,73 F et en dépenses une somme de 8.157,59 F, dégageant un excédent de 1.176,14 F. Le 30 juillet 1843 Jean Baptiste GRANDGEORGE, le maire sortant pour son dernier jour de mandat, installe la moitié du conseil municipal, élus ou réélus, les 2 et 4 juillet (derniers), à savoir : Nicolas HENRY, Jean Baptiste VALDEJO, Jean François BANGARD, Joseph KOINTZMANN, André ABERLET, Joseph VILLEMIN et Joseph COLLIGNON, le jeune. COLLIGNON Joseph, maire par intérim du 30 juillet 1843 au 3 septembre 1843 Joseph COLLIGNON naît le 21 décembre 1784 à Rombach le Franc des époux Jean Baptiste COLLIGNON et Ursule COLLIN et n'a pas 18 ans lorsqu'il épouse le 25 octobre 1802, la fille du tuilier Joseph WIRTH, Marie Barbe. Joseph COLLIGNON est le neveu de l'ancien maire Jean George DELESSEUX qui est témoin au mariage et de Michel COLLIGNON, adjoint municipal sous l'administration communale. De par son mariage, il devient également le beau-frère de Jean François KOINTZMANN, meunier et adjoint sous les maires GROSSIR et GRANDGEORGE. Il possède une tuilerie en indivision avec Jean François KOINTZMANN au-dessus du village, tuilerie provenant de son beau-père, Joseph WIRTH. Le domicile de la famille COLLIGNON est fixé au 11 rue Clemenceau de nos jours. Joseph COLLIGNON a un fils Joseph et une fille Barbe dite Marie Marguerite qui épouse en premières noces François GERMAIN en 1828. Le couple va acquérir l'immeuble de l'ancien maire TONNELIER. François GERMAIN décèdera en 1839 en Amérique Septentrionale, à Saint-Louis, dans l'Etat du Missouri. En 1844, Barbe COLLIGNON épouse en deuxièmes noces, le fils du garde forestier du village avant 1805, André FETTET. Ce dernier prend femme pour la troisième fois. Joseph COLLIGNON est conseiller municipal depuis septembre 1831 et assure les fonctions de maire par intérim durant une période d'un peu plus d'un mois entre les maires Jean Baptiste GRANDGEORGE et Jean François BANGARD. Pendant ce court temps, il célèbre deux mariages civils dont la petite fille de Philippe BLIECAST, Marie Thérèse VALDEJO avec son cousin Eugène MARQUEUR, négociant, également petit fils de l'ancien maire. Le marié sera également membre de l'assemblée communale pendant la période du maire COLLIN, son cousin. Le 3 septembre 1843 avant l'installation à la tête de la commune de Jean François BANGARD, le maire par intérim Joseph COLLIGNON procède à l'installation des conseillers municipaux suivants : Joseph COLLIN, Joseph JEANCLAUDE et Jean DUVIC. Il restera membre du conseil municipal jusqu'en 1852 et reviendra sous le mandat du maire COLLIN, le 6 octobre 1855. Joseph COLLIGNON décède le 9 janvier 1863 à l'âge de 78 ans. Sa profession indiquée sur l'acte de décès est rentier. BANGARD Jean François, maire du 3 septembre 1843 au 30 août 1846 Celui-ci naît le 26 février 1778 des époux François BANGARD et Marie PHILIPPE de Rombach le Franc. Il épouse à Lièpvre en secondes noces Marie Madeleine BENOIT, veuve de Jean Baptiste HENRY le 30 juin 1842 à l'âge de 64 ans. Sa première épouse est décédée à St Hippolyte la même année, le 23 février. C'est Jean Baptiste GRANDGEORGE qui a procédé au mariage civil. Le futur époux est domicilié à St Hippolyte au moment du mariage. Il décède à l'âge de 82 ans, le 15 juin 1861 dans sa maison, en face de la mairie au 9 rue Clemenceau de nos jours. A la période de sa nomination comme maire, Jean François BANGARD est pensionné de l'Etat, ancien officier et chevalier de la Légion d'Honneur. Après sa démission de maire fin août 1846 pour laisser la place à Jean Baptiste VALDEJO, Jean François BANGARD qui reste conseiller municipal prend des fonctions d'adjoint au maire le 1er octobre 1848. Il restera l'adjoint au maire PIERRE pendant tout le mandat de son ami et démissionnera au début du mandat de Jean Baptiste COLLIN. Le 28 mars 1853, dans une lettre au Préfet du Haut-Rhin, il indique qu'il est âgé de 75 ans, vieux militaire, très fatigué et affaibli et demande un repos absolu. Sous-Lieutenant dans la Grande Armée Napoléonienne, celui-ci a fait 17 campagnes sous la Première République et le Premier Empire. Il restera membre du conseil avec son compagnon de route, l'ancien maire Jean Baptiste PIERRE, et tous deux seront à partir de la fin d'année 1853 des opposants au maire COLLIN. Nous reviendrons sur ces détails " croustillants " et héroïques. Le 3 septembre 1843, Joseph COLLIGNON, maire par intérim procède à la mise en place de Jean François BANGARD, comme maire et André ABERLET, adjoint. Ce début de mandat du nouveau maire est difficile. Lors des séances des conseils municipaux des 17, 26 et 29 septembre 1843, le quorum n'est pas atteint et les membres du conseil absents sont déclarés démissionnaires par le Préfet. Seuls les élus suivants, André ABERLET, Joseph KOINTZMANN, Jean Baptiste PIERRE et le maire sont chaque fois présents. Le 14 janvier 1844, un nouveau conseil municipal est installé suite aux élections anticipées des 24 et 26 décembre. Les mêmes conseillers municipaux démissionnaires sont installés. Le 10 août 1844, le maire explique au conseil municipal que le fabricant de la commune, Jean DIETSCH, vient de faire construire les murs d'un nouveau bâtiment devant servir de tissage mécanique. Un de ces murs principaux est élevé sur la limite extérieure de sa propriété, contiguë au terrain communal, dans lequel il a pratiqué une quantité d'ouvertures donnant sur le dit terrain. Ignorant la signification qui lui a été faite le 1er août par l'huissier de justice de Ste Marie aux Mines pendant le cours de la construction de fermer ces ouvertures, l'industriel a persisté et a refusé d'obtempérer à la dite sommation. Le conseil municipal reconnaît que la proposition du maire d'intenter une action judiciaire à l'encontre de ce fabricant est fondée. Le 6 janvier 1845, il est relaté que le secrétaire de mairie fait tout son travail à domicile et pendant ses loisirs et que les affaires urgentes se trouvent négligées, obligeant également les habitants à se rendre chez lui pour les affaires administratives. Le maire a toléré jusqu'à ce jour cette situation, mais le conseil ne peut pas payer gracieusement un employé qui ne jouit plus de la confiance des élus. La loi du 21 mars 1841 oblige le premier magistrat de la commune à servir gratuitement et il est également réduit les frais de bureau. On a donc renoncé également à l'abonnement du courrier du Haut-Rhin en guise d'économie, cet abonnement ne servant qu'à instruire le maire et le greffier. Le 10 février 1845, l'assemblée communale, afin de résoudre le précédent problème avec l'industriel Jean DIETSCH, décide de lui vendre une parcelle de 21 ares pour y construire en angle droit, un mur de clôture devant son nouvel établissement de tissage du côté de la place communale. Le 8 mai 1845, le conseil revient sur la date de la fête locale le premier dimanche après la Saint Michel ce qui est tard dans la saison et demande de la fixer à une date plus avancée dans la belle saison, et ce au premier dimanche après la Saint Henry (dans le courant du mois de juillet). Le 20 novembre 1845, une somme de 300 F supplémentaire est allouée pour la réfection du clocher de l'église. En février 1846, la commune achète à Nicolas HENRY une parcelle de terrain qui longe son immeuble au niveau de la route Royale et du chemin vicinal qui monte à Rombach le Franc pour y faire un tournant convenable, vu l'étroitesse de ce carrefour. Le 30 avril 1846, les habitants présentent une pétition afin de réintégrer le droit de puiser de l'eau à la fontaine qui est au bas du village, droit dont ils viennent d'être privés par un acte d'autorité du sieur Jean DIETSCH, fabricant. L'assemblée communale, décide que cet usage doit être conservé et demande au préfet de signer un arrêté qu'il jugera nécessaire pour le bien des pétitionnaires et même d'ester en justice, si nécessaire. Le 12 mai 1846, le Préfet invite la commune à délibérer sur les mesures à prendre pour agrandir ou reconstruire les maisons d'écoles des garçons et filles, malgré les avertissements dressés par l'administration supérieure pour satisfaire l'enseignement primaire. La maison d'école des garçons, trop enfoncée en terre et trop basse pour satisfaire à toutes les conditions de clarté et de salubrité, et l'école de filles ne comptant pas un espace suffisant pour réunir tous les enfants de ce sexe, l'assemblée décide dans le plus court délai possible, la construction d'une maison d'école destinée à rassembler les garçons et les filles dans quatre salles distinctes pouvant contenir chacune au moins cent enfants. A cette époque, il naissait un peu moins de cent enfants par année au village. Un architecte sera désigné pour élaborer les plans et les devis de cette nouvelle construction pour un coût de 24.000 F. Le plan de financement est le suivant : " fonds libres de la commune, " produits des centimes additionnels sur la contribution, " produit de la vente des deux maisons d'écoles et coupes de bois extraordinaires, " fonds provenant du secours du Département et de l'Etat. Le 15 août 1846, le maire Jean François BANGARD, procède à l'installation des conseillers municipaux élus ou réélus par l'assemblée électorale du 12 juillet dernier. VALDEJO Jean Baptiste, maire du 30 août 1846 au 1er octobre 1848 Jean Baptiste VALDEJO naît le 25 mai 1789 au début des événements de la Révolution. Il est le fils de Joseph VALDEJO et de Rosalie SIMONNELLE. Il épouse le 15 février 1816 la fille du maire BLIECAST, Marie Catherine qui est née en 1793. Jean Baptiste VALDEJO, oncle paternel de l'époux âgé de 75 ans et ancien notable pendant la Révolution est témoin du mariage. Jean Baptiste VALDEJO aura plusieurs enfants dont Joseph, Jean Baptiste, François, et Philippe respectivement tonnelier, instituteur, boucher au village et secrétaire de mairie pendant un certain temps et ensuite marchand de bois, Marie Thérèse qui épouse son cousin, Eugène MARQUEUR, négociant et Marie Catherine qui épouse également le cousin François COLLIN, forgeron au village. Jean Baptiste VALDEJO est l'oncle du maire Jean Baptiste COLLIN en 1853 et beau-frère de l'adjoint MARQUEUR de Ste Marie aux Mines. Il est cultivateur et propriétaire de l'immeuble imposant situé au 74 rue Clemenceau de nos jours. Il rentre au conseil municipal le 15 avril 1828 sous le mandat du maire TONNELIER et après une interruption en septembre 1831, il redevient membre du conseil municipal en septembre 1843. Il sera élu maire le 30 août 1846, succédant à Jean François BANGARD. Après la fin de son mandat de maire le 1er octobre 1848, il restera membre du conseil municipal jusqu'en 1852. Il décède le 3 mai 1854 à l'âge de 65 ans. Le même jour que son installation de maire, le 30 août 1846, Joseph JEANCLAUDE est nommé adjoint. La première démarche du nouveau maire est de faire que le hameau de Musloch ait une école convenable pour recevoir les enfants à la rentrée et il fait voter une somme de 200 F pour aménager le hangar qui sert d'école. Le 7 janvier 1847, le conseil sollicite du Préfet l'inscription de la commune dans la répartition des fonds alloués par l'Etat pour aider les communes à pourvoir à l'entretien de la classe nécessiteuse (populations ouvrières et indigentes) sans gains et sans ressources. Les fonds libres de la commune ne sont que de 2.700 F en cette année. Le 27 décembre 1847, le conseil adopte le tracé des alignements généraux de la route Royale n° 59 de Nancy à Sélestat, route qui traverse le village, plans et projets présentés par les ingénieurs des Pont et Chaussées. Le 2 mars 1848, les commissaires spéciaux du Gouvernement provisoire de la République pour le canton de Ste Marie aux Mines font une déclaration aux citoyens de la commune de Lièpvre : Salut et Fraternité ! Chargés par le commissaire de la République auprès de l'administration Départementale de la réorganisation de la Garde Nationale partout où elle a cessé de fonctionner dans le canton de Ste Marie aux Mines, nous prendrons avec l'autorité municipale des mesures pour la prompte réorganisation de la Milice Nationale. Venez tous citoyens de la commune de Lièpvre vous ranger sous le drapeau de la République comme la loi vous y appelle, concourez au maintien de l'ordre, au respect de la propriété et du culte, prêtez assistance à la perception légale des contributions directes et indirectes et répétez avec tous les Français ces mots qui dépeignent si bien les sentiments républicains, Liberté, Fraternité, Egalité. Une nouvelle ère s'ouvre devant vous, vous serez appelés à jouer un rôle actif dans les élections, préparez vous à vous en rendre dignes par le respect à la loi et par votre dévouement à la patrie. Vive la république. Signés : les commissaires pour le canton de Ste Marie aux Mines. Au renouvellement intégral des élections municipales du 30 juillet 1848, les conseillers municipaux suivants sont élus ou réélus : Antoine DUVIC, Jean Nicolas HENRY, Jean Baptiste PIERRE, Michel PETITDEMANGE, François LEMAIRE, Jacques LAXENAIRE, Joseph VALENTIN, Jean François BANGARD, Jean Pierre HENRY, Jean Baptiste BOLLE, Jean Baptiste PIERRE, maréchal ferrant, Joseph COLLIGNON, Jean Baptiste VALDEJO, Jacques DIETSCH, Jean Baptiste COLLIN et Joseph JEANCLAUDE. Les anciens maires BANGARD et COLLIGNON font partie de l'assemblée. Jacques DIETSCH, aîné des trois fils de Jean DIETSCH, industriel au village fait son entrée dans l'assemblée communale à l'âge de 27 ans. Le père du futur maire, Jean-Baptiste COLLIN en 1853 est également élu conseiller municipal. PIERRE Jean Baptiste, maire du 1er octobre 1848 au 27 février 1853 Jean Baptiste PIERRE est nommé maire le 1er octobre 1848. Son adjoint, pour toute la durée de son mandat sera Jean François BANGARD, l'ancien maire de 1843 à 1846. Il naît le 25 mars 1809 des époux George PIERRE et Thérèse BOLF. Ses parents sont cultivateurs à Bois l'Abbesse et habitent la demeure de nos jours située à l'entrée du chemin rural dit de Noiregoutte (maison forestière). Il épouse Caroline RUHLMANN et le couple vient s'installer au village. Jean Baptiste PIERRE exerce la profession de boulanger et tient avec son épouse un café - boulangerie. Le commerce familial est situé au carrefour avec la route de Rombach le Franc, demeure disparue à l'emplacement du 50 rue Clemenceau aujourd'hui. Jean Baptiste PIERRE décède en son domicile le 4 octobre 1865 à l'âge de 56 ans. Une somme de 50 F est votée le 20 octobre 1848 pour l'organisation de la fête de la célébration de l'anniversaire séculaire de la remise de l'Alsace à la France. Des feux de joie sont allumés et le bataillon cantonal de la Garde Nationale est réuni au village pour faire l'inspection des armes. Ensuite, un bal de réjouissance est donné à la maison commune. Le 10 novembre 1848, le conseil vote des crédits pour l'achat de mobiliers pour les surs de la Providence de Portieux installées dans la commune. La nouvelle constitution de la France fut promulguée le 4 novembre 1848 et les élections pour la désignation du Président de la République eurent lieu au suffrage universel le 10 décembre 1848. Le prince Louis Napoléon sut profiter de la situation instable du pays et de la gloire légendaire de son oncle pour se faire élire à une très forte majorité. Le 10 mai 1850, il est décidé de faire paver tous les fossés d'écoulement autour de la maison commune où se tient le marché et ce pour un coût de 500 F. Cette décision est relative aux mesures d'hygiène et de salubrité publique. Concernant le projet de construction d'une école, Jean Baptiste VALDEJO (conseiller municipal et ancien maire) doit donner des explications au conseil municipal le 30 septembre 1849 concernant les motifs qui l'ont motivé à changer d'architecte et à confier le travail à monsieur CAILLOT. Plusieurs projets ont déjà été élaborés par l'architecte BLEICHER, auparavant. L'ancien maire répond pour sa défense, que ce deuxième architecte a été proposé par la Préfecture, suite au projet d'agrandissement des salles d'école des filles. Il est intéressant de dresser une liste des marchands suite au tarif du prix de location des places du marché, voté en novembre 1849, à savoir : " marchands de fourneaux et poêlons en fer, " marchands de faïences et poteries, " marchands de sabots, " marchands de fruits et légumes, " marchands de sacs de pommes de terre sur voiture. En mars 1850, il est transmis au Préfet une pétition signée par les riverains, pétition contre le projet de curage de la Lièpvrette qui fait suite à l'arrêté préfectoral du 30 janvier de la même année, notifiant qu'il sera procédé à une enquête dans les communes de la vallée aux fins d'entendre les observations des riverains du torrent de la Lièpvrette, sur la proposition d'un règlement de curage. Le conseil municipal observe que le curage est inutile sur le ban de la commune, que la rivière a assez d'écoulement et qu'elle ne contient en aucune saison d'immondices insalubres et qu'en été, l'irrigation des prairies est insuffisant et occasionne une perte considérable en regains. Le Préfet est consulté en mai 1851, suite à la demande de monsieur MARQUEUR, adjoint à Ste Marie aux Mines et propriétaire de l'immeuble situé de nos jours au 25 rue Clemenceau qui vient de son beau-père Philippe BLIECAST afin d'acquérir une bande du terrain communal qui sert de passage pour aller à la rivière, le long de sa propriété. Le 27 juin 1852, Jean Nicolas BARTHELEMY, greffier et Jean Baptise DÉTÉ, appariteur, prêtent serment devant le maire. Le 12 septembre 1852, il est procédé à l'installation des membres du conseil élus ou réélus par l'assemblée électorale le 22 août dernier et les conseillers jurent " Obéissance à la constitution et fidélité au Président " devant le maire Jean Baptiste PIERRE. Eugène MARQUEUR, fils de l'adjoint de Ste Marie aux Mines et petit-fils de l'ancien maire BLIECAST et Jean Nicolas BARTHELEMY, greffier de mairie rejoignent la nouvelle assemblée communale. Le 27 février 1853, Jean Baptiste COLLIN, fils, est nommé maire à l'âge de 30 ans. Nous reviendrons longuement sur ce mandat qui sera le plus long de tous les maires de Lièpvre. COLLIN Jean Baptiste, maire du 27 février 1853 au 9 octobre 1881 Jean Baptiste COLLIN naît le 24 février 1823 à Rombach le Franc des époux Jean Baptiste COLLIN, cabaretier au même lieu et Françoise BLIECAST, originaire de Lièpvre et fille de l'ancien maire Philippe BLIECAST, négociant à Lièpvre. Le grand père paternel, Jean Dominique COLLIN, maire de Rombach le Franc signe l'acte de naissance du nouveau né. Son grand-oncle, Jean Baptiste JEANNELLE et son oncle Jean Baptiste VALDEJO ont été également maires de la commune de Lièpvre en 1811 et 1846. Jean Baptiste COLLIN vient habiter à Lièpvre avec ses parents et son frère Joseph dans les années 1826. Le grand père BLIECAST cède à son gendre une maison d'habitation dans la rue principale, en face de la sienne, au 58 rue Clemenceau de nos jours. La famille COLLIN y tient une auberge. Deux autres frères naissent à Lièpvre, François en avril 1826 et Henry en septembre 1827. Malheureusement, la mère de Jean Baptiste COLLIN décède moins d'un mois après la naissance du petit dernier, soit le 14 octobre 1827. Elle a 32 ans et Jean Baptiste un peu plus de 4 ans. Les trois frères de Jean Baptiste COLLIN seront bien plus tard : " Joseph, meunier et marchand de bois qui épouse en 1849 Marie Jeanne LAXENAIRE, " François, forgeron au village, qui épouse sa cousine Marie Catherine VALDEJO en 1857, la fille de l'ancien maire, " Henry, cultivateur, qui épouse en 1853 Marie Barbe ANTHOINE. Celui-ci décède à l'âge de 38 ans. Après le décès de son épouse, Jean Baptiste COLLIN (père) épouse en deuxièmes noces le 24 novembre 1828 Marie Barbe KOINTZMANN. Celle-ci est la fille de Jean François KOINTZMANN, meunier au haut du village et adjoint au maire sous les mandats des maires GROSSIR et GRANDGEORGE. Les témoins au mariage sont : Philippe BLIECAST, ancien beau-père de l'époux, négociant et ancien maire, Joseph COLLIGNON, propriétaire et ancien maire par intérim en 1843 et Joseph WIRTH, tuilier. De cette union sont nés plusieurs enfants, à savoir : " Marie Françoise COLLIN en 1830, " George COLLIN en 1832 et qui sera menuisier, " Marie Barbe COLLIN en 1833, " Louis COLLIN en 1836, " Françoise COLLIN en 1840, " Pierre COLLIN en 1842. Le couple COLLIN y tient toujours un cabaret dans la rue principale et élève les 10 enfants. Jean Baptiste COLLIN (père) exerce la profession de cultivateur et de marchand et il sera élu conseiller municipal le 30 juillet 1848 à l'âge de 52 ans. Il décède à l'âge de 72 ans le 15 janvier 1868. L'oncle de Jean Baptiste COLLIN, Jean Dominique COLLIN est également élu conseiller municipal en septembre 1831. Celui-ci épouse en premières noces en 1816 Marie Georgine FLORENT. Veuf, il épouse en deuxièmes noces en 1832 Catherine TOURNEUR de Rombach le Franc. Le couple est propriétaire d'une belle demeure située derrière la mairie, à l'emplacement actuel de la Poste et du n° 24 de la rue Saint-Antoine. De ce second mariage, naissent 5 enfants. Malheureusement Jean Dominique COLLIN décède le 8 décembre 1848 à l'âge de 55 ans. Sa veuve et ses enfants quittent le village aussitôt après le décès. Un autre oncle de Jean Baptiste COLLIN, Joseph COLLIN, époux de Catherine CHAMLEY, propriétaire et cultivateur est domicilié au 54 rue Clemenceau de nos jours. Celui-ci décède en novembre 1875. Son fils, Louis COLLIN né en 1836, tout comme son cousin du même prénom, est charpentier au village. Pendant une partie de son célibat, Jean Baptiste COLLIN est domicilié chez son frère Joseph, meunier, au haut du village. Il exerce également la profession de meunier et travail avec son frère pendant un certain temps. Joseph COLLIN sera également bien plus tard marchand de bois. Il est également propriétaire d'une scierie à côté du moulin. Sa fille Marie Joséphine épouse en 1884 le meunier de Steige, François HOUTMANN. Jean Baptiste COLLIN épouse à l'âge de 37 ans, le 13 mai 1860 Marie Catherine BROULAND. Celui-ci est déjà maire de Lièpvre depuis plus de 7 ans lors de son mariage. Jean Baptiste HENRYPIERRE, adjoint, procède à la cérémonie civile. Marie Catherine BROULAND, âgée de 22 ans lors de son mariage, née le 8 juillet 1837 à Lièpvre, est la fille de Philippe BROULAND, cultivateur et de Marie Anne SOHN. Les parents habitent une ferme au lieu-dit Raincorne, corps de ferme disparu de nos jours. Pour la petite histoire, la famille BROULAND est en procès avec la commune dans les années 1843 sous les mandats des maires GRANDGEORGE et BANGARD pour un droit de passage jouxtant leur propriété. Il s'agit du chemin communal qui traverse la propriété BROULAND. Les enfants de Jean Baptiste COLLIN et Marie Catherine BROULAND : " Edouard COLLIN né en 1861, qui sera cultivateur, " Anne Marie Françoise COLLIN née en 1864, qui épouse en 1885 Louis Ernest BANNWARTH, fils du boulanger du village et dont les héritiers seront vers le milieu du XXème siècle propriétaires de la ferme BROULAND avant sa disparition, " Philippe Jean Baptiste COLLIN né en 1875. Celui-ci décède 25 jours plus tard. En 1849 à l'âge de 26 ans, Jean Baptiste COLLIN devient propriétaire de l'immeuble de son oncle Jean Dominique COLLIN, derrière la mairie et y habite avec sa famille lors de son mariage. Il exploite également les terres attenantes à cette propriété. Jean Baptiste COLLIN sera maire du 27 février 1853, soit trois jours après son trentième anniversaire au 9 octobre 1881, fonction remplie pendant plus de 28 ans, mandat le plus long qu'aucun maire de Lièpvre n'ait effectué à ce jour. Son mandat de maire à peine terminé, il a le malheur de perdre son épouse Marie Catherine le 18 janvier 1882 à l'âge de 44 ans. Il sera conseiller d'arrondissement dans les années 1885-1886. Jean Baptiste COLLIN décède le 24 avril 1889 à l'âge de 66 ans. Sa tombe est encore visible au grand cimetière. Son gendre Louis Ernest BANNWARTH signe la concession de cette sépulture pour une durée à perpétuité le 12 janvier 1932. A ce jour, cette double tombe appartient aux familles Joseph STANISIERE n° 206 et Joseph VALDEJO n° 207. Une nomination controversée Suite au renouvellement de septembre 1852, le conseil municipal est composé des membres suivants : Antoine DUVIC, Joseph JEANCLAUDE, Jean-Pierre HENRY, François LEMAIRE, Eugène MARQUEUR, Michel PETITDEMANGE, Joseph VALENTIN, Jacques DIETSCH, Jean Baptiste COLLIN (père), Jean Baptiste PIERRE (maire), Jean Nicolas BARTHELEMY (ancien greffier de mairie et père de Jean Nicolas, maire en 1896), André ABERLET, Jean François BANGARD (adjoint et ancien maire), Jacques LAXENAIRE, Nicolas PETIT et George IHRIUT, soit 16 membres. A cette même date, le conseiller d'arrondissement est Frédéric SCHOUBART, manufacturier. Il faut savoir qu'il n'y a qu'un membre par canton dans ce conseil. Charles FREPPEL vient d'être élu en juillet 1852 membre du Conseil Général. François Henri MARQUEUR, oncle de Jean Baptiste COLLIN et adjoint au maire de Ste Marie aux Mines est candidat malheureux à cette élection. Les sages-femmes reçues par le jury médical en fonction à Lièpvre en 1853 sont Marie Jeanne WIDERKEHR et Marie LAGAISSE. Suite à la proposition du maire PIERRE de nommer Jean Nicolas BARTHELEMY membre du conseil municipal au poste de premier magistrat, le Préfet demande en date du 17 février 1853 un avis confidentiel au maire de Ste Marie aux Mines sur le candidat et dans le cas où il ne lui serait pas favorable, il demande de désigner soit dans les membres du conseil municipal en place ou hors assemblée communale, un homme pouvant convenablement remplir ces fonctions. Voici la réponse au Préfet de Christophe François Hypolite PETITDIDIER en date du 18 février 1853 : " La personne qui connaît le plus Lièpvre est sans conteste François Henri MARQUEUR, l'un de mes adjoints, qu'il y a pris femme, y possède de belles propriétés, son fils et une grande partie de sa famille y résidant. Je l'ai donc consulté confidentiellement et voici ainsi résumé sa réponse. " Jean Nicolas BARTHELEMY que l'on vous a proposé est bien le conseiller municipal, l'ancien secrétaire de mairie. Il doit être connu à la préfecture comme adjudicataire de coupes de bois et ce serait le dernier homme que je choisirais. Du reste pas d'énergie, donnant raison à tout le monde dans la crainte de se faire des ennemis. Bien qu'un choix soit difficile vu la pénurie de sujets, il y a cependant à Lièpvre un homme qui conviendrait, c'est peut être le seul et il est mon neveu et se nomme Jean Baptiste COLLIN, fils de Jean Baptiste COLLIN, conseiller municipal, cette désignation étant nécessaire à cause du grand nombre de COLLIN au village. Il est célibataire quoi qu'âgé de 30 ans, a de l'instruction, voulait dans le temps devenir instituteur, mais y a renoncé pour cultiver son bois et les terres qui valent de 25.000 à 30.000 francs. Sa conduite est fort régulière, il est un homme d'ordre et d'énergie, très estimé par ses concitoyens. Il n'est pas conseiller municipal, son père l'étant mais celui-ci donnerait sa démission si son fils était nommé maire ". Voilà monsieur le Préfet, les renseignements donnés par monsieur MARQUEUR, mon adjoint en qui j'ai toute confiance. Il lui en a coûté de me parler de Jean Baptiste COLLIN parce que c'est son neveu, je l'ai bien remarqué. J'allais oublier de vous dire que notre juge de paix cantonal qui à l'instigation de Jean Baptiste PIERRE, maire, vous avait recommandé Jean Nicolas BARTHELEMY, en avait depuis bien du regret, il me l'a témoigné plusieurs fois depuis ". Signé : votre très humble et très obéissant serviteur, PETITDIDIER. A la suite de ce courrier émanant du maire de Ste Marie aux Mines, le Préfet du Haut-Rhin DURCKHEIM nomme Jean Baptiste COLLIN, maire de Lièpvre par arrêté préfectoral. Celui-ci est installé dans ses fonctions en date du 27 février 1853. Il est donc choisi par le représentant de l'Etat en dehors des membres du conseil municipal. Le 14 mai 1853 Louis VALENTIN, fils de Joseph VALENTIN, conseiller municipal et riche propriétaire domicilié au 2 rue Clemenceau de nos jours est nommé adjoint à la place de Jean François BANGARD, démissionnaire. L'ancien adjoint reste conseiller municipal. Louis VALENTIN fait également fonction de commissaire. A partir de cette période, Philippe VALDEJO, cousin du maire et fils de l'ancien maire Jean Baptiste VALDEJO est nommé secrétaire de mairie. Il restera en place jusque fin d'année 1857 environ. Lors de son décès en 1874 à l'âge de 52 ans, il exerce la profession de marchand de bois. Plainte contre le maire Le 26 novembre 1853, 7 citoyens de Lièpvre déposent une requête auprès du Préfet du Haut-Rhin. Voici le contenu de celle-ci ainsi exposé : "Les soussignés habitants de Lièpvre ont l'honneur d'exposer que suite à la nomination d'un nouveau maire, en remplacement de monsieur PIERRE démissionnaire sont frappés d'étonnement et que ce principe a nécessairement offensé le conseil municipal et toute la commune. Le conseil municipal est composé depuis plusieurs années d'honnêtes gens des plus notables de la commune, choisis par le suffrage des habitants et qui ont toujours porté leur connaissance au maintien de l'ordre et de la tranquillité dans toutes les circonstances difficiles passées. Les soussignés se posent la question de savoir pourquoi le prédécesseur du Préfet a nommé au poste de maire un jeune garçon qui n'a jamais reçu aucun suffrage. Monsieur le maire a son père, son cousin germain et autres parents par alliance qui font partie du conseil municipal et l'adjoint Louis VALENTIN a également son père comme membre de l'assemblée communale. Il permet également à son père de chasser sans permis, ni droit de chasse ". signé : les 7 citoyens de Lièpvre. Le maire du chef lieu de canton étant consulté par le Préfet concernant cette plainte, voici sa réponse en date du 23 janvier 1854 : " Suite à la plainte des habitants de Lièpvre, voici les conclusions de mes investigations suite à bonne source après enquête. Ces 7 hommes, dont un ancien meunier ruiné, sont tous ivrognes, n'aiment pas le maire parce qu'il exige que les cabarets soient évacués après la fermeture. Ils préfèrent l'ancien maire PIERRE qui est boulanger et cabaretier. Le maire COLLIN, âgé de 31 ans dans un mois est encore célibataire. C'est un homme riche et instruit, qui se donne beaucoup de peine et qui n'a accepté cette mission que par dévouement. Il est cultivateur, ni meunier et boulanger comme certains l'accusent et c'est son frère chez qui il habite qui exerce ces deux professions. Le père du maire et le père de l'adjoint VALENTIN sont en effet encore membres du conseil municipal. Ils ont voulu se retirer mais les autres membres du conseil les en ont dissuadés, à tort sans doute. Le maire se rend chaque jour à la mairie, même qu'il habite à l'extrémité ouest du village, chez son frère. Le maire de Lièpvre est chasseur, il a un permis de chasse dans sa commune et celle de Rombach le Franc et il est vrai que son père qui n'a pas de permis l'accompagne quelques fois. C'est le seul blâme que l'on peut lui imputer ". signé : PETITDIDIER, maire de Ste Marie aux Mines. Le 2 février 1854, Jean Baptiste COLLIN (père) envoie sa lettre de démission de conseiller municipal. Le Préfet répond ultérieurement que le Conseil d'Etat a décidé que celui-ci peut rester membre de l'assemblée communale. Le 5 mars 1854, Jean Baptiste PIERRE, maréchal-ferrant et forgeron remplace comme adjoint Louis VALENTIN qui est relevé de ses fonctions pour incapacité. Le 16 mars 1854, les 8 conseillers municipaux suivants démissionnent : PIERRE et BANGARD, anciens maires, PETIT, HENRY, VALENTIN, PETITDEMANGE, BARTHELEMY et LEMAIRE. Ces 8 colistiers forment une coalition d'opposition, certainement suite à la nomination par le Préfet du maire actuel. Une certaine animosité doit régner au sein de l'assemblée communale, amplifier certainement par le remplacement de l'adjoint, fils du conseiller municipal VALENTIN. En avril 1854, le conseil municipal est réduit à 5 membres suite à la démission d'Antoine DUVIC, piqueur et plus tard conducteur aux ponts et chaussées pour cause de mutation à Mulhouse, Jean Baptiste COLLIN, père du maire et Jacques DIETSCH, domicilié à Ste Marie aux Mines qui est souvent en voyage et déplacement professionnel pour son entreprise. Le 30 juin 1854, il est installé une commission municipale provisoire nommée par arrêté du Préfet CAMBACERES, à savoir : Jean Baptiste COLLIN, maire, Jean Baptiste PIERRE, adjoint, forgeron, Joseph JENCLAUDE, cultivateur, Eugène MARQUEUR, négociant, cousin du maire, Jacques LAXENAIRE, cultivateur, Louis BARTHELEMY, cultivateur et frère de Jean Nicolas et Nicolas HENRY, cultivateur. Il faut attendre les élections du 19 juillet et 16 septembre 1855 pour voir à nouveau se constituer un conseil municipal au complet. 16 membres composent l'assemblée communale et la population du village en cette année est de 2323 habitants. Le 6 octobre 1855, il est installé les conseillers municipaux suivants : Jean Pierre HENRY, Michel PETITDEMANGE, Joseph JEANCLAUDE, Jean Baptiste PIERRE, Georges JEANNELLE, Joseph VALENTIN, Joseph COLLIGNON, Jean Baptiste GRANDGEORGE, Jean Nicolas BARTHELEMY, Nicolas PETIT, François LEMAIRE, Jean François BANGARD, Antoine SCHUH et Charles KOINTZMANN. Jacques DIETSCH, manufacturier, 34 ans, aîné des trois frères, absent pour cause de déplacement jure obéissance à la constitution et fidélité à l'Empereur le 24 octobre. Il est intéressant de constater que cet industriel revient conseiller municipal un peu plus d'un an après sa démission. Notons l'arrivée des 8 colistiers démissionnaires et le maire se retrouve entouré de ses anciens opposants. Le 10 août 1856, le conseil municipal décide l'ouverture d'une carrière de pierres au canton du Chalmont de la forêt communale suite à plusieurs demandes de propriétaires de la commune pour leur besoin. Monsieur Jacques DIETSCH en est l'adjudicataire. Le conseil municipal extraordinaire du 6 avril 1858 est annulé pour cause de quorum non atteint. Seulement 2 membres du conseil et le maire sont présents. Une crise s'installe à nouveau au sein de l'assemblée communale. Pour la petite histoire, il est discuté en séance du 16 août 1858 que le reposoir élevé par monsieur Eugène MARQUEUR près de son domicile au centre du village le jour de la fête Dieu célébrée le 6 juin dernier s'est trouvé incendié au moment même du passage de la procession. Tous les objets d'ornements d'une opulence admirable ont en quelque sorte brûlé et ont été détruits par la foule qui a voulu restreindre la propagation de la flamme. Une somme de 90 francs est allouée pour les dommages. La crise au sein du conseil municipal trouve une issue le 10 novembre 1858 par la démission des 8 conseillers municipaux suivants : PIERRE, BANGARD, anciens maires, HENRY, VALENTIN, COLLIGNON, BARTHELEMY, LEMAIRE et SCHUH. Le 22 décembre, le Préfet pour la deuxième fois met en place une commission municipale en remplacement du conseil municipal avec les 9 membres suivants : Jean Baptiste COLLIN, maire, Jean Baptiste PIERRE, adjoint, Joseph JEANCLAUDE, Michel PETITDEMANGE, Jean DIETSCH, manufacturier, frère de Jacques, futur maire en 1881, Jacques LAXENAIRE, Jean Baptiste HENRYPIERRE, Eugène MARQUEUR et Louis BARTHELEMY. Le chemin de fer Par arrêté du Préfet en date du 11 décembre 1858, monsieur MUNTZ, ingénieur en chef des ponts et chaussées est autorisé, ainsi que les ingénieurs et agents placés sous ses ordres, à pénétrer dans les propriétés particulières et communales sur le territoire de Lièpvre, à l'effet d'y recueillir les renseignements et d'y faire les opérations nécessaires dans l'intérêt de la rédaction du projet de chemin de fer de Ste Marie aux Mines à Sélestat. Il va sans dire que c'est un bouleversement important pour les propriétaires du village qui devront laisser une partie des terrains pour la construction de la future voie ferrée. Le 19 juillet 1859, la commission municipale se réunit sur la demande du Préfet du 9 courant car le conseil municipal de Ste Marie aux Mines s'est prononcé sur la création de la ligne de chemin de fer les 25 et 27 juin dernier. Le conseil de Lièpvre consulté pour ce projet répond que ce projet est louable pour la classe ouvrière, notamment en raison du développement de l'industrie de la localité, mais fait remarquer que le projet de construction d'une école, projet remis d'année en année depuis maintenant 17 ans, faute de ressources financières suffisantes, doit primer sur celui de la construction d'un chemin de fer traversant la vallée de Lièpvre. La commission communale émet un avis favorable à ce projet de construction d'un chemin de fer, mais le recours aux coupes extraordinaires pour financer cette construction ne saurait nullement être employé à Lièpvre, vu qu'il compromettrait à l'avenir la délivrance de telles coupes exceptionnelles. Le Préfet invite la commune à voter un crédit pour la construction du chemin vicinal de grande communication que propose l'administration supérieure entre Ste Marie aux Mines et Sélestat pour rectifier la route impériale n° 59 à certains endroits du village suite à la création de ce chemin de fer. L'assemblée communale vote le 7 mars 1861 la somme de 8.000 francs, cela représente beaucoup d'argent. Pour information, le budget communal de l'année en cours est de 33.128 francs, un salaire annuel moyen est de 400 à 500 francs, et cette année là, il a bien fallu faire une coupe de bois extraordinaire qui devait rapporter 10.000 francs. Le 18 novembre 1861, les propriétaires fonciers se plaignent au sujet des chemins inaccessibles et des rigoles d'irrigation des prés qui sont bouchées, suite aux travaux de pose des remblais de la ligne de chemin de fer. Ils ont demandé à la compagnie des Chemins de Fer de l'Est de prendre en charge les frais résultant de ces inconvénients sur tout le territoire de la commune. Il faut également rectifier la Lièpvrette au lieu dit Grand' Breuil pour ne pas construire de pont supplémentaire. Le 25 juin 1862, le conseil approuve en valeur 119 promesses de vente de terrains nécessaires pour le passage de la voie ferrée. Au total, plus de 300 parcelles sont vendues ou morcelées. Les travaux durent plus d'un an et nécessitent la construction de 2 ponts sur la Lièpvrette. Il faut savoir que la route impériale fut utilisée en partie pour la construction de cette ligne de chemin de fer, ce qui veut dire que l'ancienne route passait par le rail actuel. L'inauguration a eu lieu le 29 décembre 1864 et tout le village était présent pour cette manifestation. Le 6 novembre 1859 Jean Baptiste HENRYPIERRE est nommé adjoint en remplacement de Jean Baptiste PIERRE, forgeron qui vient de décéder. Le 21 septembre 1860, le nouveau conseil municipal découlant des élections des 19 et 26 août 1860 est mis en place. Tous les membres de la commission communale en font partie. Edouard WITZ DIEMER, industriel route de Rombach le Franc fait son entrée dans l'assemblée communale. En 1860, dans le premier relevé des permis de chasse de la Préfecture, apparaît Jean Baptiste COLLIN, maire, Jean Baptiste DIETSCH, fils, manufacturier à Lièpvre et Gustave DIETSCH, manufacturier à Lièpvre. En 1861, le maire et le curé HUTT de Lièpvre font partie de la délégation cantonale à l'instruction primaire. En 1862, le tableau de la population indique pour la commune de Lièpvre 2370 habitants pour 329 maisons et 493 ménages. En 1869, 643 électeurs sont inscrits sur la liste électorale. La construction de l'école En 1843, l'architecte BLEICHER de Colmar est chargé par la commune de présenter un projet de reconstruction de la maison d'école des garçons près de l'église avec élévation des façades et l'agrandissement de l'école des filles. Ce projet va tomber dans les oubliettes. En janvier 1856, ce même architecte contacte le maire suite à un courrier de décembre 1853 de la part de la commune lui faisant entrevoir une possibilité d'élaborer un autre projet de construction d'une maison d'école et demande à la commune l'intention ou non d'entreprendre bientôt ces travaux. Cette construction attendra encore quelques années et le suivi des travaux ne sera jamais confié à cet architecte. En mai 1861, il est signé le contrat d'échange d'un vieux bâtiment à logement situé sur l'emplacement actuel de l'école par monsieur Martin ROHMER, brigadier forestier au profit de la commune contre une maison à étage comprenant l'école des filles. Le mercredi 16 avril 1862 à 10 heures du matin, dans une salle de l'hôtel de la préfecture de Colmar, il est procédé à l'adjudication des travaux de construction de la nouvelle maison d'école avec une salle d'asile, d'après un projet dressé par monsieur BROMA en 1860, conducteur des ponts et chaussées à Colmar, agissant en qualité d'architecte et conducteur des travaux de cette construction. Ce projet s'élève à la somme de 62.316,39 francs. Le maire a fait le déplacement à Colmar pour cette séance d'adjudication. Les travaux sont exécutés par l'entrepreneur Antoine NEUBRAND de Kogenheim. L'entreprise a rencontré des difficultés au début des travaux car il a fallu pomper l'eau des fondations pendant plus de 11 jours. Une carrière à la Vaurière a été ouverte pour extraire les pierres nécessaires à cette construction par arrêté du 3 mai 1861. Le plan et l'esquisse de ce projet datent du 31 mai 1861 et le procès-verbal de réception définitive est signé le 6 juillet 1865 par le maire Jean Baptiste COLLIN, les conseillers Jean DIETSCH et Edouard WITZ DIEMER, l'architecte et l'entrepreneur. Le 11 octobre 1863, Joseph ANTHOINE cultivateur est nommé adjoint. En 1852 à la suite de troubles, toutes les Gardes Nationales sont désarmées et dissoutes et donc les pompiers également. Le 5 novembre 1863 le conseil municipal crée le corps des sapeurs-pompiers de Lièpvre. La proposition de création émane de Gustave DIETSCH, industriel bien connu du village qui fut le premier chef de corps. Une somme de 1.000 francs est votée pour habiller 50 pompiers. Le presbytère et une protestation contre le maire Le 23 août 1864, l'assemblée communale vote la construction d'une nouvelle maison curiale à condition que le coût de la construction et de l'acquisition du terrain à l'instituteur Louis SCHAEFFLER ne dépasse pas 25.000 francs. Le terrain en question est situé entre l'église et la voie ferrée, emplacement actuel du presbytère. Les travaux de construction commencent en avril 1865. Le devis de la construction se monte à 35.146,93 francs avec l'acquisition du terrain. Le 14 juillet 1867 il est signé le procès-verbal de remise des clés du presbytère à monsieur l'abbé Charles de HUMBOURG, curé de Lièpvre pour y loger son mobilier et lui servir de logement. La construction du mur de pourtour de l'enceinte du presbytère est confiée à l'entreprise Georges WITZIG de Saint Hippolyte pour un coût de 4.297,64 francs. Monsieur BOLTZ, architecte de Colmar a suivi tous ces travaux. L'ancienne maison curiale est mise en vente par enchères publiques Il est également intéressant de faire remarquer que le 12 mai 1866, une protestation a été adressée à monsieur le président du Conseil d'Etat à Paris contre l'administration du maire de Lièpvre. Les plaignants, en outre, accusent le maire d'engager la commune dans des dépenses excessives et inutiles telles que la construction du presbytère qui n'avait en réalité d'autre avantage que d'assurer les bénéfices de l'entreprise au maire ou à sa famille. Cette protestation sera laissée sans suite par le Conseil d'Etat après enquête. L'ancien presbytère est humide, insuffisant, lézardé et adossé à un rocher, de façon que le rez de chaussée ne se prête à aucune amélioration. Les principaux signataires de cette pétition sont des hommes peu recommandables dont un appariteur renvoyé par le maire, un voleur de bois et une personne soupçonnée de crime d'incendie. Le 7 septembre 1865, le nouveau conseil municipal issu des élections des 23 et 30 juillet dernier est installé : Jean Nicolas BARTHELEMY fils, 32 ans, négociant et maire en 1896 fait son entrée au conseil municipal ainsi que Joseph WIRTH, 37 ans, épicier, qui sera adjoint en 1870. Jean Baptiste PIERRE, ancien maire et cafetier, est élu conseiller municipal lors du scrutin de juillet et déclare ne pas accepter cette mission. Il a bénéficié des suffrages des électeurs sans être candidat. Il décède le 4 octobre de la même année à l'âge de 56 ans. Le 6 mai 1866, le conseil municipal vote la création d'un bureau privé de télégraphie. Une convention est signée entre le Ministre de l'Intérieur en personne et le maire le 12 juillet 1866. Cette convention stipule que la fourniture et l'entretien du matériel télégraphique seront à la charge de l'Etat et que la fourniture et l'entretien du mobilier, l'éclairage, le chauffage et le nettoyage du bureau resteront à la charge de la commune. En 1867, il est dénommé les places et rues suivantes : place de la Vieille Fontaine, place du Gravier, place de la Fontaine St Alexandre, place du Rivage, place de la rue de l'Eglise, rue de la Vieille Fontaine, rue de la Gare, rue St Antoine et rue de l'Abbaye. Certains noms subsistent encore de nos jours. En vertu d'une soumission du 8 février 1867, Maurice ROSSAT, géomètre de 1ère classe du cadastre à la résidence de Lièpvre est autorisé à dresser procès-verbal des alignements des rues du village de Lièpvre. Cet alignement concerne les rues de la Vieille Fontaine, de l'Eglise, le sentier des Grands Jardins, la rue supérieure du Hoimbach, la rue supérieure du Canal, la rue de la Fontaine St Alexandre, la rue inférieure du Canal, la rue du Canal, la rue de l'Abbaye, la rue inférieure du Hoimbach, la ruelle du nouveau Pont, la ruelle de la Fontaine, la rue de l'Ecole, la rue St Antoine, la rue de Chalmont et la rue dite Grande Rue. Ce procès-verbal est signé en 1869. Le 21 novembre 1867, l'ancienne école des garçons à côté de l'église qui n'a plus d'utilité est mise en vente aux enchères publiques devant un notaire. Il est stipulé dans l'acte de vente qu'aucun café, cabaret ou auberge, ni métiers bruyants ne pourront jamais être établis dans cette maison. Dans la nuit du 7 au 8 septembre 1868, quelques malveillants ont détruit la plantation avec la récolte d'une houblonnière appartenant au maire. Le conseil municipal alloue une indemnité de 50 francs pour dommages et intérêts. Le 28 août 1870, au début de la guerre avec la Prusse, il est installé les membres du conseil municipal issus des élections des 6 et 7 août, à savoir : Jean Baptiste COLLIN, Joseph GRANDGEORGE, Georges JEANNELLE, Jean Nicolas BARTHELEMY fils, Eugène MARQUEUR, Nicolas HENRY, Georges ABERLET, Joseph WIRTH, Jean Baptiste PIERRE, Etienne ANZENBERGER, Louis BARTHELEMY, Hippolyte LAGUESSE, Georges ROUDOT, Benoît WINCKLER, Antoine MENETRE, Antoine DUVIC, Louis FETTET et Louis GUTH. Le 2 octobre 1870, messieurs Jean Nicolas BARTHELEMY et Joseph WIRTH sont nommés adjoints. Il est autorisé la nomination d'un deuxième adjoint, suite à l'augmentation de la population du village constatée lors du recensement de 1866. La guerre de 1870 Depuis 1866, la Prusse veut achever l'unité de l'Allemagne et la France s'en alarme. Les rapports entre les deux Etats s'enveniment. Une succession d'incidents diplomatiques déclenche une sorte d'escalade que les hommes d'Etat, surtout français, ne peuvent ou ne veulent empêcher. Le 19 juillet 1870, la France et Napoléon III déclarent la guerre à la Prusse. Diplomatiquement et militairement, la situation est favorable à la Prusse. La France fait figure d'agresseur et l'armée française souffre de sa mauvaise organisation et de la médiocrité du haut commandement ; néanmoins elle possède des troupes solides et un excellent armement individuel. Toutes les batailles du début de la guerre ont été très disputées. En quelques jours, pourtant l'Alsace est perdue, et l'armée de BAZAINE encerclée dans Metz. L'Empereur prend la tête d'une armée de secours qui doit débloquer la capitale de la Moselle ; elle est battue et capitule dans les Ardennes. Fin août 1870, il est voté par l'assemblée communale un crédit extraordinaire pour des frais de rafraîchissements aux francs tireurs actuellement en faction dans la commune. Après la capitulation de Sedan le 1er septembre, l'Assemblée Nationale vote la déchéance de l'Empereur qui est prisonnier et met en place un gouvernement provisoire de défense nationale. L'Empire s'écroule. La République étant proclamée le 4 septembre 1870, le 11 septembre 1870, le conseil municipal fait part au gouvernement et au Préfet Jules GROSJEAN de l'adresse suivante : " Le conseil municipal de la commune de Lièpvre, vu la déchéance de l'Empire, considérant la preuve de dévouement aux intérêts de la nation, que vous venez de donner au pays dans les circonstances graves où il se trouve, nous venons vous offrir en même temps que notre concours, dans les limites de nos attributions, l'expression de notre reconnaissance la plus vive. Pour continuation, Le conseil municipal à monsieur le Préfet du Haut-Rhin : votre dévouement à l'administration de notre département nous inspire le devoir de venir vous présenter nos félicitations les plus sincères et l'expression de nos vux pour la constitution du gouvernement de la défense nationale que vous représentez dignement au milieu de nous ". Ce même jour et vu les circonstances, l'assemblée communale vote en urgence un crédit de 600 francs pour les dépenses de la garde nationale. L'Alsace occupée par les Allemands vit ces mois partagée entre l'espoir, entretenu par des bruits souvent fantaisistes, et le découragement, ne voulant pas croire à l'effondrement de la France. Dès le mois de janvier 1871, l'administration allemande transforme les arrondissements et en créé de nouveaux avec des " Kreisdirektoren " allemands. Aux arrondissements de Colmar et Mulhouse s'ajoutent dans le Haut-Rhin les arrondissements de Ribeauvillé, Guebwiller, Altkirch et Thann. Pendant cinq mois encore la lutte continue pour l'armée française, menée par le gouvernement de la défense nationale. Le traité de Francfort du 10 mai 1871 va consacrer la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine qui deviennent propriétés communes de tous les Allemands et nos concitoyens ont jusqu'au 1er octobre 1872 un droit d'option (plus de 60.000 avec les Mosellans émigreront). Cette annexion, par droit de conquête, sans consultation des populations, apparaît contraire au principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ; elle crée entre la France et l'Allemagne un antagonisme de quarante-huit ans. Le 29 septembre 1870 en séance extraordinaire, l'assemblée vote un crédit supplémentaire de 1000 francs pour l'achat des blouses et des képis qui forment l'uniforme des gardes nationaux de la commune. Le 2 octobre 1870, il est voté un crédit de 400 francs afin de secourir des militaires ou des jeunes gens cherchant les uns à rejoindre un corps d'armée et les autres se dirigeant vers une place forte pour y prendre du service. Des crédits sont votés pour le paiement des réquisitions dues à la guerre. Le 2 novembre 1870, Joseph WIRTH, ancien militaire est nommé commissaire de police en raison de l'importance de la population du village et des circonstances actuelles. Considérant le surcroît de travail et de démarches imposé à l'administration municipale depuis et pendant la durée de la guerre, le conseil le 26 février 1871, estime qu'il est équitable qu'une indemnité spéciale de 50 francs soit en conséquence allouée au maire et à son secrétaire. Le 17 septembre 1871, il est installé les conseillers municipaux suivants : François CHAMLEY, boulanger, père de Ernest CHAMLEY, maire en 1914, Philippe VALDEJO, ancien secrétaire de mairie, Maurice DONTENWILL, Jean Baptiste MUNIER, Jean Baptiste LEROGNON et Georges PHILIPPE. En novembre 1871, il est signé le procès-verbal de réception définitive de la construction d'une école au hameau de Musloch, travaux réalisés par Georges WURTZ, entrepreneur installé à Lièpvre pour un montant de 14.462,72 F. Le 18 août 1872, Antoine DUVIC, conseiller municipal et conducteur des ponts et chaussées présente un rapport constatant l'état actuel des divers cours d'eau de la commune suite aux récentes crues et indique dans celui-ci comment le curage doit être effectué. Le 6 juillet 1873, l'assemblée communale refuse la demande des établissements DIETSCH d'obtenir une concession d'une partie de la place communale dite " Le Baa " pour la construction d'une crèche avec un jardin y attenant. L'assemblée trouve admirables les avantages qu'offre ce genre de structure pour la classe ouvrière, mais argumente que cette place est réservée pour les manuvres des pompiers du village. A la demande du Directeur de l'arrondissement, le conseil municipal est invité à motiver le refus de vendre une partie de cette parcelle. Celui-ci explique que cette place pourrait servir également d'emplacement du marché, attendu que l'emplacement qui se trouve près de la mairie est insuffisant. En mars 1874, il est décidé la construction de rigoles pavées rue St Antoine ainsi que dans la rue du Hoimbach avec en plus la réalisation d'un aqueduc et d'une prise d'eau de quai pour un coût de 3.115,96 marks par l'entrepreneur du village Georges WURTZ. Le 18 avril 1874, Eugène MARQUEUR, négociant, conseiller municipal et cousin du maire décède à l'âge de 59 ans. Le 18 juin de la même année, les travaux de construction du pont de la rue St Antoine sont confiés à l'entreprise WITZIG pour un coût de 6.607,31 marks. Ce projet étudié par monsieur MOSSE, géomètre va remplacer l'ancienne passerelle située à peine quelques mètres en aval de ce pont sur le ruisseau du Rombach. Le Directeur de l'arrondissement en avril 1875 demande à la commune l'agrandissement du cimetière communal en toute urgence. Le 13 décembre 1875, le conseil municipal décide d'acquérir une parcelle de terrain appartenant à Elisabeth COLLIN, veuve VALDEJO, cousine du maire pour l'agrandissement du cimetière communal qui date de 1838. La vendeuse veut le même prix à l'are que la commune donne pour l'acquisition des terrains servant à l'élargissement des rues du village et elle est réticente à l'offre de 80 marks l'are. Les travaux sont adjugés selon le projet du géomètre EBERLIN de Ste Marie aux Mines, directeur des travaux à Jacques MARTIN, maçon entrepreneur à Lièpvre pour une somme de 1.795,86 marks en avril 1876. Ces travaux consistent à prolonger le mur d'enceinte du cimetière à l'identique de celui existant sur un pourtour de plus de 70 mètres avec la mise en place d'un deuxième portail côté est. En mai 1876, l'entreprise Georges WITZIG se voit attribuer les travaux de construction du pont de Musloch avec culées en pierres et poutres en fer pour une somme de 4.512 marks. Ce nouveau pont remplace l'ancien pont tombé en ruines et construit avec des culées et poutres en bois qui occasionne chaque année de fortes dépenses pour les réparations. Une participation financière est demandée à la commune de St Hippolyte car il sert à l'exploitation d'une grande partie de son bois. Le 15 septembre 1876 est installé les nouveaux conseillers municipaux suivants suite aux élections des 29 et 30 juillet : Philippe RIETTE, Jean DIETSCH, manufacturier et maire en 1881 qui revient conseiller municipal, Georges REISSER, docteur en médecine et adjoint en 1881, Joseph ZUNZER, directeur de tissage. Le nombre d'électeurs inscrits est de 555 et le nombre de votants 335 au premier tour. Les voix obtenues au 1er tour sont pour Jean Nicolas BARTHELEMY, 328, Jean Baptiste COLLIN, 322, Joseph WIRTH, 316, Jean DIETSCH 289 et Georges ABERLET, épicier, 287. Un deuxième tour est nécessaire pour compléter le conseil municipal. En août 1877, l'entreprise HARTMANN de Ste Croix aux Mines se voit confier les travaux de restauration de la mairie, la construction de WC dans la cour des écoles et la construction d'une halle pour marché couvert avec son pavage. Cette même année, la commune ne peut pas construire un abattoir vu le peu de moyens financiers. A la demande de Jean DIETSCH, fabricant et conseiller municipal de louer la place communale dite " le Baa ", le conseil municipal délibère dans les conditions suivantes le 12 juin 1881 : " la place restera comme par le passé à la disposition de la commune et des habitants, " la commune pourra louer la place à qui elle voudra et en disposera comme elle l'entendra, " le bail ne donnera pas d'autre droit que celui d'empêcher quelques maraudeurs de s'établir, " un loyer annuel de 10 marks en un seul terme sera demandé, " la durée du bail sera de 3 ans. Les élections municipales de l'été 1881 Le premier tour a lieu le 30 juillet 1881. 429 électeurs sont inscrits et 376 votants. Jean DIETSCH, manufacturier a le plus de voix, soit 242 et ensuite dans l'ordre : François Joseph KOINTZMANN, Philippe RIETTE, Georges ROUDOT, Joseph ETTIGHOFFER, Georges JEANNELLE, Georges REISSER, Benoît WINCKLER, Georges PIERRE, Joseph GRANDGEORGE et Joseph WIRTH, adjoint, qui est élu de justesse avec 191 voix. Il faut savoir que ce dernier est souvent absent lors des séances de l'assemblée communale ces deux dernières années. Début août, il est procédé au deuxième tour et les personnes suivantes sont élues : Joseph ZUNZER, Jean Baptiste GRANDGEORGE, Jean Baptiste PIERRE, Michel ANCEL, Jean Baptiste BONAS, Charles KLEIN, Jean Baptiste PETITDEMANGE, Antoine KUSTER, Jean Baptiste MUNIER et Antoine GERSTNER. Jean Baptiste COLLIN, maire et Jean Nicolas BARTHELEMY, adjoint sont battus. Le 12 août 1881, le maire sortant adresse une lettre au Directeur de l'arrondissement de Ribeauvillé. Voici son contenu : " J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint le procès-verbal des opérations électorales de la commune de Lièpvre pour le renouvellement des conseillers municipaux. Vous remarquerez que ni moi, ni mon premier adjoint n'avons plus été réélus et cela à la suite d'infâmes calomnies. Il a été dit depuis un certain temps que l'on devait bien se garder de voter pour le maire car il aurait alors droit à sa retraite qui donnerait lieu à une pension et conséquemment une augmentation de charge. Il a été dit également que le maire a contracté un emprunt de 23.000 francs sur le compte de la commune en hypothéquant une forêt communale et qu'il a passé un pacte avec la maison DIETSCH frères par lequel ces messieurs deviendront propriétaires de la place communale dite " le Baa " après en avoir payé un modique loyer pendant 20 ans. Ces odieuses et fausses allégations ont été répandues par des conseillers municipaux ". Jean Baptiste COLLIN demande une enquête. On ne saura jamais la suite réservée à cette demande de la part de l'ancien maire qui s'est employé à la bonne marche de la commune pendant plus de 28 années. Celui-ci sera conseiller d'arrondissement peu de temps après et avant son décès en avril 1889. DIETSCH Jean, maire du 9 octobre 1881 au 28 novembre 1887 Jean DIETSCH naît en 1832 des époux Jean DIETSCH, manufacturier au bas du village et de Madeleine SCHULTHEISS. Il est le benjamin des trois fils de Jean DIETSCH ; Jacques né en 1821 et Gustave en 1830. L'industriel associa très vite ses 3 fils à la gestion des affaires de l'entreprise. Jacques, déjà conseiller municipal au début du mandat du maire COLLIN s'occupe principalement de la partie technique, Gustave à l'origine du corps des sapeurs-pompiers et aussi son premier chef s'occupe de la partie commerciale et Jean, maire de Lièpvre en 1881 s'occupe de la partie administrative. Jean DIETSCH participe pour la première fois à la fonction communale fin d'année 1858 suite à la mise en place de la commission municipale. Il revient conseiller municipal en 1876 et sera réélu au scrutin municipal de 1881 avec le plus de voix. Le frère Jacques DIETSCH quitte le village avant 1870 pour aller s'occuper de l'usine implantée à St Dié et de ce fait, conservera la nationalité française après la guerre de 1870. Il demeure à St Dié et à Paris. De son mariage avec Marie Caroline Clara STREISGUTH, Jean DIETSCH a trois enfants : Jean, Suzanne Marguerite et Clara Lucie. C'est au moment où l'entreprise familiale atteint son plein essor que Gustave DIETSCH décède le 8 avril 1887, suivi de peu par son frère Jacques le 5 décembre 1888. Jean DIETSCH qui est alors maire doit assurer la gestion de l'entreprise en même temps et en 1896, il reprend la direction de l'entreprise avec son neveu Camille DIETSCH, fils de Jacques. L'ancien maire s'éteint à Baden-Baden le 5 juillet 1905 à l'âge de 73 ans. Ses obsèques ont lieu à Ste Marie aux Mines en présence de 1500 personnes. Le 30 novembre 1881, il est installé Jean DIETSCH dans la fonction de maire, Georges REISSER, docteur en médecine à celle de premier adjoint et François Joseph KOINTZMANN, propriétaire à celle de second adjoint au maire de la commune par arrêté du Président de la Haute Alsace en date du 9 octobre 1881. Le 2 décembre 1881, Thomas METZ est nommé instituteur en remplacement de monsieur NECK, décédé le 10 novembre dernier. La maison DIETSCH Frères alloue 300 marks supplémentaires par an au traitement de l'instituteur qui est de 1.200 marks, traitement fixé par la commune. Le 9 mars 1882, il est accordé une augmentation au brigadier forestier Martin ROHMER qui surveille depuis 40 ans un des plus grands et plus pénibles triages d'Alsace, car son traitement est encore inférieur à celui de ses collègues voisins. En décembre 1882, Benoît WINCKLER contremaître de tissage est nommé adjoint en remplacement du docteur Georges REISSER qui quitte le village pour aller s'installer en Algérie pour raison professionnelle. Les 27, 28, 29 et 30 décembre 1882, les rivières de la Lièpvrette et du Rombach, par suite de la fonte des neiges occasionnée par une pluie persistante, ont subitement débordé. Le lit du Rombach s'est engravé sur une longueur de 500 m. Il en a résulté un débordement épouvantable et d'une violence telle que les habitants du quartier inondé n'ont eu que le temps d'opérer leur sauvetage. Les eaux se sont précipitées dans les maisons dont les fondations ont été menacées, le bétail a dû être mis en sûreté, les jardins et vergers ont été complètement ravagés. Le lit de la rivière s'est déplacé, a envahi les rues et a entraîné un amas considérable de graviers et sables et à certains endroits creusé d'énormes ornières. Plusieurs ponts en bois ont également été détruits. Un crédit de 3.500 marks est voté pour les réparations urgentes. Suite à ce sinistre, les Ets DIETSCH frères demandent le redressement du lit de la rivière en aval de leur manufacture, en face de la place dite " le Baa ". Cette demande a pour objet d'atténuer les effets désastreux d'une crue rapide et d'empêcher dans une certaine mesure les débordements, attendu que l'écoulement des eaux se ferait mieux si la rivière était redressée. Le 20 janvier 1884, il est toujours question de prendre des mesures concernant les grandes eaux de fin décembre 1883. Le 22 avril 1884, l'école de 4ème classe installée à la maison commune est transférée pour des motifs pratiques à l'avantage des enfants à la salle d'asile dans la grande et nouvelle école. Le 10 novembre 1885, l'assemblée vote un crédit supplémentaire au successeur du brigadier forestier Martin ROHMER et lui assure un logement gratuit. Ce dernier renonce au logement et demande une indemnité supplémentaire de 100 marks au titre d'indemnité de logement. Le 13 août 1886, il est installé les membres du conseil municipal élus ou réélus les 10 et 11 juillet. Les membres suivants font leur entrée au sein de l'assemblée : Jean Nicolas BARTHELEMY, ancien adjoint et maire en 1896, Constant PIERRE, Louis COLLIN, Georges COLLIN, Emile FISCHER, Jean Joseph KORTZ, Joseph MUNIER, Jean Baptiste VINCENT et Eugène DOLLANDER. Le 22 août, Jean Joseph KORTZ, commerçant et Eugène DOLLANDER, directeur sont nommés adjoints. François Joseph KOINTZMANN, ancien adjoint fait fonction de secrétaire de mairie. François Joseph KOINTZMANN, adjoint administratif L'intéressé naît au village le 11 janvier 1840 des époux François Joseph KOINTZMANN, meunier et Thérèse CHAMLEY, fille de Jean Baptiste CHAMLEY, instituteur et secrétaire de mairie à Lièpvre au début du siècle. Son grand-père Jean François KOINTZMANN, meunier, est l'ancien adjoint aux maires GROSSIR et GRANDGEORGE qui possédait un moulin au haut du village. François Joseph KOINTZMANN épouse en 1868 Félicité LAGAISSE, fille de Hippolyte LAGAISSE, aubergiste rue de l'église, à l'ancienne enseigne " A l'arbre vert " et de Marie ZIMMERMANN, sage-femme. Lors de son mariage, François Joseph KOINTZMANN est instituteur à La Chapelle sous Rougemont. Les témoins au mariage sont Jean Baptiste KOINTZMANN, frère du marié, employé des postes à Nancy et Jean François CHAMLEY, cousin du marié, boulanger et père du maire Ernest CHAMLEY en 1914. En mars 1876, avec sa famille, François Joseph KOINTZMANN qui avait opté en 1872 pour la nationalité française demande la réhabilitation allemande afin de venir à Lièpvre pour y tenir l'auberge de son beau-père malade qui décède en janvier 1877, un peu plus de 6 mois après son second mariage avec Marie-Louise ABERLET. Fin juillet 1881, il est élu conseiller municipal et en octobre il est nommé adjoint au maire DIETSCH. Il seconde efficacement le maire, pris la plus grande partie du temps par sa manufacture au village. L'adjoint KOINTZMANN signe et rédige d'octobre 1881 à août 1886 tous les actes de l'état-civil et prend une part active dans la rédaction des délibérations du conseil municipal. Il a le malheur de perdre son épouse, Félicité LAGAISSE âgée de 34 ans, le 28 mars 1882. En août 1886, il ne se représente plus aux élections municipales et fait fonction de secrétaire de mairie. Il sera à nouveau élu conseiller municipal sous le mandat du maire BARTHELEMY en 1896, 1902 et 1908. Toujours membre du conseil municipal, il décède en juin 1914 à l'âge de 74 ans et peu de temps avant la déclaration de guerre de l'Allemagne. Son fils Charles KOINTZMANN né en 1877, tient une pâtisserie-confiserie 4 rue Mercière à Strasbourg pendant de longues années et jusqu'à la fin de la moitié du XXème siècle. Le 9 avril 1887, le docteur Ernest WEBER du village déclare le décès du manufacturier Gustave DIETSCH, décédé à l'âge de 56 ans en son domicile. Jean DIETSCH, maire, écrit au Directeur d'arrondissement le 15 avril 1887 : "La mort de mon bien aimé frère me laissant tout seul à la tête de l'entreprise de Lièpvre, je vous demande de bien vouloir me relever de mes fonctions de maire. C'est avec peine que je décide de prendre cette résolution et je me mets entièrement à votre disposition pour rendre des services et pour le choix de mon successeur afin de lui faciliter la tâche". Gustave DIETSCH, industriel généreux Celui-ci est né le 20 avril 1830. Il fréquente le pensionnat Goguel à Strasbourg tout comme son frère aîné Jacques et plus tard il va à Lyon suivre les cours de théorie de tissage. Afin d'améliorer ses connaissances, il n'hésite pas à ce faire engager comme ouvrier dans différentes entreprises textiles, notamment à Roubaix et à Paris. Il épouse Cécile SAHLER et de cette union sont nés deux filles et un garçon. Après la retraite de son père Jean, au moment où la maison DIETSCH Frères concentre son industrie à Lièpvre, il se fixe dans cette localité ou il habite en compagnie de son frère Jean, maire de Lièpvre. Le frère Jacques s'étant installé à Paris et à St Dié, Jean et Gustave DIETSCH se partagent le soin de diriger les affaires de leur maison ainsi que les incessantes installations que chaque progrès entraîne avec lui. L'activité que déploient les deux frères dans l'uvre projetée est digne d'admiration. Gustave DIETSCH s'occupe plus particulièrement de la gestion commerciale tandis que la branche technique est réservée à Jean DIETSCH. Gustave DIETSCH fait de fréquents voyages pour la vente des produits de la maison. Les distances ne l'effrayent pas et dès longtemps avant la guerre de 1870, il a visité l'Allemagne, la Hollande et l'Italie pour y créer ou y surveiller des agences. Il fait également de nombreux voyages d'études dans les grands centres manufacturiers où l'organisation d'industries similaires peuvent lui fournir quelques notices utiles. Sa priorité : toujours améliorer la condition de l'ouvrier. Il est le promoteur et le créateur au village d'une série d'institutions de prévoyance qui resteront une des gloires de la maison DIETSCH frères : caisse de malade, caisse de retraite, institution pour venir en aide aux femmes en couches et leur assurer le repos nécessaire, société coopérative de consommation pour la fourniture aux ouvriers des denrées et de vêtements, caisse d'épargne, et dans le domaine récréatif : sociétés de chant, de musique instrumentale, cours de gymnastique. En 1863, il crée la première compagnie des sapeurs-pompiers dont il en devient le premier chef de corps. Grand amateur de curiosités, Gustave DIETSCH réunit à Lièpvre une collection d'objets variés qu'il met volontiers à la disposition des employés et ouvriers de son établissement en vue de les instruire : mais c'est du côté archéologique que son goût le porte. Il est frappé de l'état de délabrement des ruines du château du Haut-Koenigsbourg et effrayé des ravages que le temps exerce sur ce vestige intéressant d'une autre époque. Il s'acharne auprès de la société pour la conservation des monuments d'Alsace dont il est membre afin d'obtenir de celle-ci qu'on sauve ses chères ruines d'une destruction complète au moyen des travaux de restauration qu'il dirige en partie. Gustave DIETSCH décède à Lièpvre le 8 avril 1887, frappé par la rupture d'un anévrisme. Le 8 juillet 1887, Jean Baptiste GRANDGEORGE est installé conseiller municipal. Le 23 août, l'instituteur-chef de l'école des garçons Thomas METZ décède en fonction à l'âge de 33 ans. Il est inhumé à Epfig. Le 11 septembre 1887, il est urgent de faire réparer la toiture du presbytère ; toiture à peine âgée d'une vingtaine d'années. Le maire se retire tout doucement des affaires de la commune suite au décès de son frère et à partir du 28 août 1887, Jean Joseph KORTZ, 1er adjoint préside toutes les séances du conseil municipal jusqu'à sa nomination de premier magistrat de la commune en novembre de cette année. Le 28 novembre 1887, Jean Joseph KORTZ est nommé maire de la commune de Lièpvre. A partir de cette date, les délibérations de l'assemblée communale sont rédigées en allemand jusqu'en novembre 1918. Fin de la 1ère partie. |